De calamiteux 17e et 18e siècles à Aouste


De calamiteux 17e et 18e siècles à Aouste


La communauté d’Aouste a subi des dommages considérables suite aux guerres de religion en Dauphiné au XVIIe siècle). Le pillage du village et la démolition des remparts en janvier 1626, sur ordre du comte de Sault, lieutenant-général du roi en Dauphiné, ont ruiné le village auxquels s’ensuit la peste en 1628.

A ces calamités viennent s’ajouter les inondations et les fréquentes crues des rivières Drôme et Sye qui ont ravagé le territoire de la communauté occasionnant la dégradation de ses murailles et la destruction de ses ponts.

Les archives nous relatent au cours du temps les aléas de la communauté face à ces évènements.

Divers documents révèlent les frais engagés par la communauté pour relever les murailles (ou ponts) afin de rétablir la sécurité du village ou les communications locales. Les faibles ressources de la communauté nécessitent son intervention permanente auprès de l’Intendant du Dauphiné pour imposer sur les trois ordres les sommes nécessaires. On notera notamment que, le 6/11/1681 un bail à prix fait a été passé avec Jean Vachon pour réparation des ponts d’Aouste, qu’en 1681 (AM Aouste DD3/85) les consuls demande une imposition exceptionnelle de 900 livres pour la réparations des remparts ainsi que le 2 octobre 1689 (AM Aouste DD3/86) pour 500 livres.

Un devis est établi en 1689 par Pierre et Jean Moulin maçons d’Aouste pour les réparations des remparts avec six enchères initiales à 1400 livres ; l’enchère finale sera attribuée à Jean Moulin pour 1160 livres. Par ailleurs cet intéressant document (AM Aouste DD3/84 de 1689) nous apporte un descriptif assez précis des remparts de la ville au XVIIe siècle.

On peut relever au cours des années suivantes dans les documents d’archives qu’entre 1604 et 1762, malgré les aides de l’État, la communauté a dû supporter une charge financière et économique considérables pour ces réparations.

  • En octobre 1604, le pont de Drôme est emporté par les eaux
  • En 1629, le 4 octobre, réparations du pont sur la Drôme «  rompu par un grand déluge d’eau  » (BB 3)
  • En 1630, le 20 février, des pièces de bois sont placées sur la Drôme suite à la rupture du pont (BB 4)
  • En 1670, le 14 octobre, inondation dévastatrice (DD 4/48 de 1670 et AM Aouste EE 43) ; « les terres de la plaine sont exposées aux ravins formés sur les coteaux arides qui les dominent ; la Drôme, la Gervanne, la Sie, Crescelon et d’autres petits ruisseaux endommagent les propriétés riveraines et exigent la construction et l’entretien de quatre ponts d’une arche chacun et celui de la Drôme de quatre, bien qu’une cinquième soit nécessaire. « 
  • 1683 : Suivant une ordonnance de l’Intendant du Dauphiné du 25 octobre 1683, il est dit  » Que pour les réparations qu’il convient faire au pont d’Aouste et la Lauzière et aux Chaussées et en fut passé bail à Jean Vachon un entrepreneur par devant le sieur Fargier du Montélimar commissaire subdélégué par Monseigneur d’Herbigny ci-devant intendant suivant le devis de sieur Hugot ingénieur du Roi pour la somme de quatre mille neuf cent cinquante livres et fut dit par lui en ce qui serait délivré, le tiers de celle-ci avant œuvre, l’autre tiers à moitié et le tiers restant à la fin de son œuvre parfait et reçue suivant les formes ayant lors un acte entre le dit Vachon pour la sûreté de sa promesse donne des cautions…. « (DD4/48 de 1684)
  • En 1684 (DD4/48), selon ce document d’archive , on lit  »  … Mais avec tous ces malheurs les suppliants se trouvent chargés de l’Etape depuis plus de quinze années sans avoir eu aucun remboursement de leur souffrance ou bien peu, à l’entretien de quatre ou cinq ponts sans que nul de leurs voisins n’y auraient contribuer en manière quelconque bien que cet intérêt regarde toute la province et le service du roi pour qui ces ponts servissent au passage des troupes et de la maréchaussée, au commerce. Et quoique pour maintenir les mêmes ponts ou pour faire subsister les gens des terres, les suppliants se sont engagés de plus de 60000 livres que plusieurs de divers créanciers privilégiés les poursuivent par des exécutions extraordinaires et que toutes les choses qu’ils vous représentent messieurs les ayant réduits dans la dite missive , ils sont néanmoins tirés dans le péréquaire de l’Election qu’il est un fardeau si accablant qu’ils gémissent sous son poids et succombent sous sa charge…
  • 26 août 1698:  »  estimation des dégats de l’horrible tempête « (BB 20)
  • En 1702, le 21 octobre un déluge ruine la majeure partie du territoire et renverse arbres et murailles. Cette catastropha se renouvelle en 1722.
  • Le 29 mars 1717, réparation à la pile du pont, à la muraille et à une maison contiguës. Le 13 juillet la culée du pont, coté bourg, est emportée par les eaux.
  • En septembre 1747, la pluie qui dure trois jours provoque de grandes inondations (12 maisons détruites) et les ponts de Drôme est emporté (le 28 juin), celui de Sye et de Gervanne sont en partie emportés (le 30 juin).
  • En 1752, suite à une nouvelle crue de la rivière, le pont est sérieusement endommagé, nécessitant des réparations d’un montant de 5748 livres.

Les siècles suivants n’en seront pas moins cléments pour la communauté d’Aouste.






Extrait du registre du bureau de l’Election de Montélimar en date du 21 janvier 1671

(AM Aouste EE 43)



« …. et avec lui vient Pierre Achard, Simon Colombier et Jacob Archinard, tous habitants du même lieu, lesquels auront exposé que leurs terroirs se tiennent entièrement séparé et divisé en deux par la rivière de Drôme dont les débordements sont si fréquents que les habitants en reçoivent presque toutes les années la perte entière de leurs fruits outre la perte de leurs fonds qui aboutissent à la dite rivière que d’ailleurs leur dit terroir est encore traversé de la rivière de Gervanne, de plusieurs torrents ou ruisseaux de Creyssalon ou Lozière, Lauzens, Fontagnau (Fontagnal), Artigouler, Peyroulan (actuellement deux quartiers de Mirabel et Blacons), La Baurie (Borie) et Bourne, lesquelles par leurs débordements et leur chute des montagnes de Corneyret, Saume Longue, Cournier, Gour vieux ou Gounaud d’où ils descendent, emportent, sablent ou engravent leurs fonds qui sont au penchant des dites montagnes. De plus que l’hiver dernier fut si rude que la rigueur de celui-ci a suivi. La plus grande partie de leurs vignes et leurs noyers étant anéantis ni vin ni huile, n’étant pas même en état de cultiver de longtemps que par-dessus la mortalité, leur terroir fut affligé de la grêle au mois de mai et d’août ne leur ayant laissé aucun fruit et les mettant dans l’impossibilité de pouvoir semer le peu de fonds qui les ont nourris, exposent en outre qu’ils ont souffert d’étapes des logements des gens de guerre depuis environ quinze ou seize ans qui leur a chargé la pensée de la plus grande partie des habitants qui n’ayant pas de quoi pouvoir fournir aux dits logements ont abandonné leurs biens et maisons et se sont réfugiés aux villages voisins du dit Aouste, qu’en outre leur terroir est de toute petite contenance et de peu de valeur. Pour leur malheur, les fonds étant possédés par le clergé ou par la noblesse en franchise de taille, ne leur en restant pas pour employer six paniers d’œufs. Comme ils offrent de justifier par leur cadastre que néanmoins et nonobstant la petite étendue de leur terroir, ils sont extrêmement surchargés de feux au-delà de leurs forces et de la portée de leurs fonds et de quoi ils offrent de justifier par le cadastre de leurs avoirs. Et finalement qu’ils ont quatre poules et un coq.

Après quoi serions sorti de notre logis accompagné du substitut du dit procureur du roi, greffier et experts et conduit par le dit consul et autres habitants dans tout le dit lieu d’Aouste et suivant ceci, une maison après l’autre où aurions vu au banlieu des campagnes douze maisons ruinées dans leurs fondements et planchers sont à bas, ensemble que les maisons d’ici après sont déshabitées à cause, en logements des gens de guerre, savoir celles desdits nommés Louis Michel, Guillaume Moréty, les Bories de François Eynard, Pierre Baudouin, les bories d’Antoine Reynier, ceux de Gaspard Chanaud, Genthon Grangeraye, Barthélémy Taliotte, Jean Dufez, David Meffre, Jacques Peloux, Claude Brun, Antoine Brun, autres Antoine et François Brun, Claude et Jean Baud, bories de Jean et Pierre Reynaud, ceux de Louis Duffon Pierre de la Baume, Barthélémy Melleon, Jean Chaix, James Peyrol, Geoffroy Boulle, Philibert Finon, borie de Louis Meyneo, Ambroise Chaix, borie de Jean Reynier, Daniel Seguin, borie de Joseph Pacoi, Louis Paquelon, Guillaume Chipron, Guier de Ladret, borie de Vincent Chipron, Sauveur Monteillet, Louis Cuoc, Antoine Daurier, Antoine Railhon, Claude Chaix, Martin Grangier, Dimanche Freschet et Mathieu Guillaud, ce qui cause au dit lieu , un dommage très considérable et d’autant que dès lors que le moindre logement au dit lieu on ne trouve pas des habitants pour les loger et la dite visite faite nous serions retirer.

Du même jour environ l’heure de midi serions parti de notre dit logis avec les ci-dessus pour continuer notre visite et être conduit au quartier appelé de la Rat (Larra) joignant le terroir de Crest et puis les quartiers de la Rouvière (Rouveyre), Fontagnau (Fontagnal) Peyroulan et Artigoulier limitrophes du terroir de Mirabel où aurions reconnu avec les dits experts que les ruisseaux et torrents qui traversent les dits quartiers leur ont causé beaucoup de préjudice en leurs fonds et notamment celui de Fontagnau qui leur a couvert de pierres ou de graviers, environ dix sétérées de leurs fonds les plus précieux que la rigueur de l’hiver dernier a été si grande qu’elle a tué un tiers de leurs vignes n’ayant pas cueilli un dixième du vin qu’ils en avaient accoutumé de percevoir et de tout n’en percevront que fort peu, que les noyers qu’ils ont le long de la rivière de Drôme sont entièrement perdus et que voir les autres qui se trouvent situés dans les environs du dit terroir Il y en a la moitié de morts ayant entièrement perdu l’année dernière toute la récolte d’huile outre ce dessus les dits experts nous ont affirmé que la grêle qui tomba au mois de mai et d’août l’en gâta le peu qui avait échappé à la rigueur. Enfin hier aurions ensuite parcouru au-delà de la rivière de Drôme les quartiers appelés Millassolle, Lauzens et la petite Baurie qui sont traversés par les torrents de Lauzens et de Beaune, lesquelles descendant des montagnes de la forêt de Saou, et de Bois Vieux, endommagent extrêmement les fonds qui sont au bas des dites montagnes. Entour lesquels quartiers, les dits experts nous auraient fait remarquer que pareil dégât était arrivé aux vignes et noyers et au restant d leurs fruits tant par la rigueur du dit hiver que de la grêle, ensuite de ce aurions visité avec les dits experts et Marc Davin, un maçon du dit Aouste, auquel nous aurions enjoint de nous accompagner voir les ponts qui sont sur la rivière de Drome, de Gervanne, de Sye et de la Lauzière ….. »



Demande de permission à l’Intendant du Dauphiné d’imposer la communauté

de 900 livres pour réparation des murs

(AM Aouste DD 3/85 -1681)




Monseigneur l’Intendant en la province du Dauphiné

Supplient humblement les sieurs consuls et communauté du lieu d’Aouste

Que les murs du lieu étant tous tombés en ruines et s’y étant fait des troupes le seigneur marquis de Larrey maréchal de camp des armées du Roi et commandant des troupes en cette province en ayant eu connaissance aurait commandé aux dits consuls et communauté du dit Aouste de les faire rétablir ensuite duquel commandement les habitants du dit lieu se seraient rassemblés le second d’octobre dernier et délibéré qui serait donné requête à votre Grandeur pour qu’il lui plut de leur permettre d’imposer par les trois ordres jusqu’à la somme de cinq cents livres pour être employées aux dites réparations suivant même la venue et « visitation » qui a été faite par maîtres maçons.

Depuis la dite délibération les murs du dit lieu du coté de la rivière de Sye de la longueur d’environ de trente ou quarante cannes carrées (environ 118 à 160 m²) de haut en bas de sorte que pour les faire remettre il faudrait au moins quatre cents livres et comme la dite communauté n’a aucun fonds pour faire faire leurs réparations recourent . Toutes sont tombées dans la dite rivière.

Ce considère Monseigneur, sera le bon plaisir de votre Grandeur de permettre aux consuls et officiers de la communauté d’imposer sur tous les contribuables aux tailles du dit lieu et sur les trois ordres jusqu’à la somme de neuf cents livres pour être employées sans aucun divertissement par celui qui en aura la recette aux dites réparations et paiera avec injonctions à tous les cotisés les sommes pour lesquelles se trouveront compris dans le dit rôle après que d’y être contraint par prise-saisie rentes et délivrances de leurs biens et par autres voies raisonnables, ensemble pour les frais et péréquation du dit rôle et les suppliants prieront Dieu pour la prospérité et santé de votre grandeur

Faujas, Gamon pour le conseil



Devis en 1689 du maçon Pierre Moulin pour les réparations des remparts

avec six enchères débutant à 1400 livres et emportées à 1160 livres par Jean Mollin (Moulin)

(AM Aouste DD3/84)


1689 – Devis pour réparations des murs et remparts

Premièrement du coté de la porte de Saint Christophe jusqu’à la rivière Drome la plus grande partie des murs ont été rompus par les guerres civiles ou se sont démolis par l’usure du temps et comme la dépense en serait trop grande de le rebâtir tout, il faut laisser servir la plus grande partie du coté de Drome d’où il y en a treize toises de longueur qu’on ne peut pas se dispenser de le rebâtir par dehors tant seulement et le dresser et bien caler les vieux décombres et bien « arouser » (démolir) la vieille muraille pour lier la nouvelle laquelle sera bâtie à bon mortier chaux chaude et bonne pierre bien glissante de hauteur de quinze pieds tout au moins.

Depuis la même porte du coté de la bise jusqu’à la tour des Campanes il y en a une partie où il se trouve une maison laquelle sert de mur qui est en bon état, il y en a huit toises joignant la dite tour qui s’y trouve du « marain »(bois à bâtir pour douve) qui aurait été posé par les habitants contre les dits murs qu’il faut égaliser et replanir comme le reste et puis bâtir au dessus du mur ce qui sera nécessaire pour sa hauteur comme nous dirons ci-après cette tour aurait été minée par dessous et rompue de sorte qu’il faut reprendre ces brèches les remettre en bon état, les bâtir avec de bonne pierre à bon mortier chaux chaude et bonne liaison, plus de la dite tour en haut contre la porte de Surville tout au long des fossés il y en a vingt toises de longueur long desquelles il y aurait encore du marain des vieux murs ou forme de tour qu’il faut  » esparter  » (séparer, partager) et le charrier dans le fossé de sorte qu’il sera tout uni et puis bâtir au dessus des murs ce qui sera dit ci-après.

Depuis ici jusqu’à la dite porte de Surville il y a des brèches et des lieux où les murs sont trop bas et qu’il faut élever après avoir démoli ce qui est corrompu, en ayant quatre toises qu’on ne peut se dispenser de le rebâtir depuis sa fondation jusqu’à sa hauteur par les dehors après avoir démoli ce qui est corrompu en donnant bien les vieux décombres pour lier la nouvelle maçonnerie avec l’autre lesquelles maçonneries dont nous avons parlé ci dessus seraient bâtie à bon mortier à chaux chaude à bonne pierre de sorte que toute la hauteur au plus bas sera de quinze pieds de hauteur et de l’épaisseur des murs à l’exception néanmoins des endroits qu(‘il se trouve trop épais, il ne sera bâti que d’un pied et demi d’épaisseur et les brèches tout au long seront reprises aux lieux où il y en a et enduire à bon mortier les lieux qui se trouvent trop dégarnis. Plus dessus la dite porte de Surville sera démoli ce qui se trouve corrompu et y sera bâti de muraille une toise de hauteur dessus en plus haut que ce qui y est présentement.

Depuis cette porte jusqu’à la forme de la tour carrée qui se trouve au bout du grand jardin joignant le canal du moulin y sera bâti une toise de muraille de hauteur tout autour, de l’épaisseur d’un pied et demi laquelle sera faite avec bonne pierre et bon mortier . De cette tour carrée en saut de moulin ce qui est corrompu et reprendre les brèches et l’élever de la hauteur du reste comme nous avons dit ;

Depuis cette tour jusqu’à l’autre tour ronde qui se trouve au bout du dit grand jardin joignant le lieu le long du canal du moulin il faut se contenter ici bâtir trois pieds de hauteur au dessus tout le long et la crêter comme semblablement toutes les autres comme nous avons parlé, lesquelles seront enduites tant dedans que dehors et pierres apparentes pour empêcher que le monde ne puisse pas y grimper.
Depuis cette tour ronde jusqu’au pont se Sye il y serait démoli une partie des murs par la grande continuation des eaux et la force de la rivière où pour avoir été bâtie sur un rocher mort lequel faut « escarper » (tailler) pour pouvoir prendre à la fondation de la muraille qui doit être faite laquelle sera fondée sur bon et solide fonds foulant dans le gravier de la dite rivière de Sye, son épaisseur sera de trois pieds en fondation laquelle sera bâtie avec des gros quartiers de pierre bien distants dans le bon mortier à chaux chaude, laquelle muraille sera élevée de quatre toises de hauteur dessus le gravier, elle sera élevée avec fruit ou talus par le dehors de sorte qu’elle sera réduite à deux pieds trois pouces d’épaisseur à sa hauteur.

Depuis le pont de la dite rivière de Sye jusqu’à la rivière de Drome il s’y trouve des brèches lesquelles faut fermer et reprendre principalement une qui s’y trouve entre le dit pont et le moulin à huile.

Plus depuis le pont de Drome jusqu’au quai ou abreuvoir de Charancon dont nous avons commencé par notre devis les murs ont été emporté par la force de la rivière et comme il serait trop dispendieux de fouiller dans les graviers pour reprendre les murs il faut faire servir les maisons qui s’y trouvent de murs et bâtir entre deux une muraille d’un pied et demi dépassant « tant seulement » et d’une toise de hauteur en faisant retrait d’une toise sur le rocher qui s’y trouve laquelle muraille il y sera bâtie et comme le dit rocher se trouve étant environ deux toises au dessus du gravier la dite muraille n’a pas besoin d’être élevée plus haute que comme il est dit ci-dessus.

Et l’entrepreneur fournira toutes choses nécessaires pour leur perfection et rendra le tout en bon état suivant le devis ci dessus.

Fait ce sixième jour d’octobre 1689 par l’assemblée générale du dit lieu d’Aouste en connaissance du dit maire et ai remis le présent devis entre les mains du sieur Jacques Reynier secrétaire commis à cette affaire pour recevoir les enchères à qui fera la condition meilleure et le bail en sera passé en donnant bonne et suffisante caution.

J’ai reçu de sieur Gaspard Gaillard consul cinq livres pour le devis ci-dessus ce 7 octobre 1689

J Moulin

(….) du mois d’octobre a comparu maître Pierre Moulin maître maçon du lieu d’Aouste lequel s’est offert de faire les réparations contenues au devis ci-dessus pour le prix de quatorze cents livres et n’a su signer.

Plus le quatorzième du dit mois est comparu Pol Terrail maître maçon du lieu d’Aouste lequel a offert de faire les réparations conformément au devis pour le prix de treize cent cinquante livres et a signé P Terrail.

Plus le vingt cinq du même mois a comparu maître Louis Montiller charpentier du lieu de Saou lequel a offert de faire les réparations contenues au devis ci dessus pour le prix de treize cents livres et a signé Montiller.

Du vingt six du même mois d’octobre a comparu maître Jean Mollin maître maçon du lieu d’Aouste lequel s’est offert de faire les réparations contenues au devis pour le prix de douze cent cinquante livres et a signé J Moulin.

Du dernier d’octobre du même mois a comparu maître François Arnaud maître maçon du lieu de Saillans lequel s’est offert de faire les dites réparations contenues ci-dessus pour le prix de douze cents vingt cinq livres et a signé F Arnaud.

Du dixième novembre 1689 a comparu maître Jean Mollin maître maçon du lieu d’Aouste lequel a offert de faire les réparations contenues au devis pour le prix de onze cent soixante livres et a signé J Moulin.



Demande de permission à l’Intendant du Dauphiné d’imposer pour 500 livres

pour la réparations des remparts ( AM Aouste DD3/86)


Du second octobre année 1689

Se sont assemblés les sieurs Gaspard Gailhard et Jacques Barbeyer consuls modernes du lieu d’Aouste par devant le dit sieur capitaine châtelain, sieur Jean Antoine Ponson, Louis Guérimand, monsieur le curé, Louis Lambert, Pierre Agier, Claude Brun, Henri Vandelin, François Brun, Jacques Charpenne, François Boulard, Louis Rey, Jacques Reynier, Etienne Chaix, Philippe Freychet, Jean Pierre Athenor, Pierre Lambert, Jean Vandelin

Auxquels assemblés a été proposé par le dit Pierre Gailhard consul que lundi dernier monsieur de Bonnat commissaire des guerres passant dans ce lieu lui donna ordre verbal de la part de Monsieur le marquis de Larray maréchal de camp des armées du Roi et commandant des troupes en cette province de faire boucher les trous et raccommoder les brèches des murailles de ce lieu et les obturer où besoin sera pour la sûreté du dit lieu et dans faire donner incessamment les prix faits, ensuite de quoi il a fait voir et visiter les dites murailles à « réparationner » qu’il convient faire, qu’il a estimé aviser du moins à la somme de cinq cents livres d’autant que la communauté n’a aucun denier en main, il croit être nécessaire de se pourvoir, Monseigneur l’Intendant, pour avoir la permission d’imposer la dite somme protestant n’être en aucune demeure et que rien ne puisse lui être supputé

Aussi a été proposé par nous Jean Azeas de Clos et Jony seigneur de Pennes, Piégros et autre places capitaine de la compagnie qui a été faite dans ce lieu par ordre du seigneur marquis de Larray qu’il lui est nécessaire pour la même sûreté de ce lieu d’avoir pour sa compagnie de la poudre et de lui en donner en quantité suffisante, deux chandelles toutes les nuits pour éclairer au corps de garde et que la communauté donne des appointements raisonnables à son tambour et qu’il soit nommé à son consentement des portiers capables pour la sûreté des portes aux gages et franchissements qui seront convenus lesquels lui remettront toutes les nuits les clefs pendant la durée de la dite compagnie comme aussi à joint aux propositions et réquisitions ci dessous faites protestant de la désobéissance et du « retardement » de tout ce que de droit et a signé la dite ordonnance d’Aouste

Sur la première proposition a été délibéré que le dit Gailhard consul fera incessamment dresser une requête à mondit Seigneur l’intendant au nom de la dite communauté pour le supplier de lui permettre d’imposer sur les trois ordres jusqu’à la somme de cinq cents livres pour être employées au contenu des susdites propositions et que cependant le dit consul fera publier et afficher qui le voudra entendre, apprendre le prix fait des dites réparations qui sera passé à celui qui fera la condition meilleure des dites murailles à tant par toise et cependant ces offres et enchères seront reçues entre les mains de sieur Jacques Reynier avisé à ces fins commis en présence des dits sieurs consuls à la charge que la délivrance et contrat ne pourra être passé qu’après une assemblée générale dûment convoquée et autorisée par le sieur châtelain ou son lieutenant sinon en cas d’absence du présent lieu ou de la ville de Crest laquelle assemblée monsieur le curé et monsieur d’Aubenas seront avisés pour y assister si bon leur semble….



Extrait du registre du bureau de l’Election de Montélimar en date du 21 janvier 1671

(AM Aouste EE 43)



« …. et avec lui vient Pierre Achard, Simon Colombier et Jacob Archinard, tous habitants du même lieu, lesquels auront exposé que leurs terroirs se tiennent entièrement séparé et divisé en deux par la rivière de Drôme dont les débordements sont si fréquents que les habitants en reçoivent presque toutes les années la perte entière de leurs fruits outre la perte de leurs fonds qui aboutissent à la dite rivière que d’ailleurs leur dit terroir est encore traversé de la rivière de Gervanne, de plusieurs torrents ou ruisseaux de Creyssalon ou Lozière, Lauzens, Fontagnau (Fontagnal), Artigouler, Peyroulan (actuellement deux quartiers de Mirabel et Blacons), La Baurie (Borie) et Bourne, lesquelles par leurs débordements et leur chute des montagnes de Corneyret, Saume Longue, Cournier, Gour vieux ou Gounaud d’où ils descendent, emportent, sablent ou engravent leurs fonds qui sont au penchant des dites montagnes. De plus que l’hiver dernier fut si rude que la rigueur de celui-ci a suivi. La plus grande partie de leurs vignes et leurs noyers étant anéantis ni vin ni huile, n’étant pas même en état de cultiver de longtemps que par-dessus la mortalité, leur terroir fut affligé de la grêle au mois de mai et d’août ne leur ayant laissé aucun fruit et les mettant dans l’impossibilité de pouvoir semer le peu de fonds qui les ont nourris, exposent en outre qu’ils ont souffert d’étapes des logements des gens de guerre depuis environ quinze ou seize ans qui leur a chargé la pensée de la plus grande partie des habitants qui n’ayant pas de quoi pouvoir fournir aux dits logements ont abandonné leurs biens et maisons et se sont réfugiés aux villages voisins du dit Aouste, qu’en outre leur terroir est de toute petite contenance et de peu de valeur. Pour leur malheur, les fonds étant possédés par le clergé ou par la noblesse en franchise de taille, ne leur en restant pas pour employer six paniers d’œufs. Comme ils offrent de justifier par leur cadastre que néanmoins et nonobstant la petite étendue de leur terroir, ils sont extrêmement surchargés de feux au-delà de leurs forces et de la portée de leurs fonds et de quoi ils offrent de justifier par le cadastre de leurs avoirs. Et finalement qu’ils ont quatre poules et un coq.

Après quoi serions sorti de notre logis accompagné du substitut du dit procureur du roi, greffier et experts et conduit par le dit consul et autres habitants dans tout le dit lieu d’Aouste et suivant ceci, une maison après l’autre où aurions vu au banlieu des campagnes douze maisons ruinées dans leurs fondements et planchers sont à bas, ensemble que les maisons d’ici après sont déshabitées à cause, en logements des gens de guerre, savoir celles desdits nommés Louis Michel, Guillaume Moréty, les Bories de François Eynard, Pierre Baudouin, les bories d’Antoine Reynier, ceux de Gaspard Chanaud, Genthon Grangeraye, Barthélémy Taliotte, Jean Dufez, David Meffre, Jacques Peloux, Claude Brun, Antoine Brun, autres Antoine et François Brun, Claude et Jean Baud, bories de Jean et Pierre Reynaud, ceux de Louis Duffon Pierre de la Baume, Barthélémy Melleon, Jean Chaix, James Peyrol, Geoffroy Boulle, Philibert Finon, borie de Louis Meyneo, Ambroise Chaix, borie de Jean Reynier, Daniel Seguin, borie de Joseph Pacoi, Louis Paquelon, Guillaume Chipron, Guier de Ladret, borie de Vincent Chipron, Sauveur Monteillet, Louis Cuoc, Antoine Daurier, Antoine Railhon, Claude Chaix, Martin Grangier, Dimanche Freschet et Mathieu Guillaud, ce qui cause au dit lieu , un dommage très considérable et d’autant que dès lors que le moindre logement au dit lieu on ne trouve pas des habitants pour les loger et la dite visite faite nous serions retirer.

Du même jour environ l’heure de midi serions parti de notre dit logis avec les ci-dessus pour continuer notre visite et être conduit au quartier appelé de la Rat (Larra) joignant le terroir de Crest et puis les quartiers de la Rouvière (Rouveyre), Fontagnau (Fontagnal) Peyroulan et Artigoulier limitrophes du terroir de Mirabel où aurions reconnu avec les dits experts que les ruisseaux et torrents qui traversent les dits quartiers leur ont causé beaucoup de préjudice en leurs fonds et notamment celui de Fontagnau qui leur a couvert de pierres ou de graviers, environ dix sétérées de leurs fonds les plus précieux que la rigueur de l’hiver dernier a été si grande qu’elle a tué un tiers de leurs vignes n’ayant pas cueilli un dixième du vin qu’ils en avaient accoutumé de percevoir et de tout n’en percevront que fort peu, que les noyers qu’ils ont le long de la rivière de Drôme sont entièrement perdus et que voir les autres qui se trouvent situés dans les environs du dit terroir Il y en a la moitié de morts ayant entièrement perdu l’année dernière toute la récolte d’huile outre ce dessus les dits experts nous ont affirmé que la grêle qui tomba au mois de mai et d’août l’en gâta le peu qui avait échappé à la rigueur. Enfin hier aurions ensuite parcouru au-delà de la rivière de Drôme les quartiers appelés Millassolle, Lauzens et la petite Baurie qui sont traversés par les torrents de Lauzens et de Beaune, lesquelles descendant des montagnes de la forêt de Saou, et de Bois Vieux, endommagent extrêmement les fonds qui sont au bas des dites montagnes. Entour lesquels quartiers, les dits experts nous auraient fait remarquer que pareil dégât était arrivé aux vignes et noyers et au restant d leurs fruits tant par la rigueur du dit hiver que de la grêle, ensuite de ce aurions visité avec les dits experts et Marc Davin, un maçon du dit Aouste, auquel nous aurions enjoint de nous accompagner voir les ponts qui sont sur la rivière de Drome, de Gervanne, de Sye et de la Lauzière ….. »