Sur les pas des « religionnaires fugitifs » aoustois

SUR LES PAS DES « RELIGIONNAIRES FUGITIFS » AOUSTOIS

( histoire locale: rappels en chronologie inversée)




1748 : Après un emprisonnement à la tour de Crest, le tailleur Antoine Riaille est condamné aux galères, il abjure et est libéré en 1773.

1746 : Jean Antoine Jomaron Conseiller du Roy et trésorier de France à Grenoble fait « apposer à la porte de l’église paroissiale d’Aouste », une « affiche indiquant les biens des religionnaires fugitifs à affermer », 4 noms y figurent : Pierre Chabert, Anne Brachet, Suzanne Point, Charles Guerin. (annexes 1 et 4)

En 1736 : 80 nouveaux convertis sont répertoriés à Aouste .

9 mai 1689 : l’intendant ordonne aux nouveaux convertis d’envoyer les enfants aux écoles catholiques, « l’emplacement du temple d’Aouste est donné à la commune pour bâtir l’église neuve ».



Des religionnaires sur la route de l’exil

 

22 février 1689 : renforcement de la surveillance de la cité « pour empêcher les surprises qu’il pourrait y arriver sur les bruits des assemblées que les nouveaux convertis – au protestantisme – font en divers endroits » et procès verbal effectué par les consuls « contre ceux qui ont lu à haute voix, dans une maison particulière, les psaumes et prières des anciens de la religion réformée »..


Mai 1688 : ordre d’estimation des biens des nouveaux convertis déserteurs (Annexe 2)

1683 : contrainte par corps contre le ministre du culte Sagniol (Annexe 3)

1683 : Daniel de Cosnac, évêque de Valence, ordonne de raser les temples d’Aouste, Montclar, Vercheny, Saillans, Bouvières. Ordre est donné aux Dragons de saisir les armes de 31 aoustois accusés d’être « religionnaires. »

Mars 1681 : des catholiques, aidés par des cavaliers, saccagent le temple – à l’emplacement de l’actuelle place de la poste – jettent le mobilier et la Bible à la rivière. Ils sont impunis. Les religionnaires se réunissent, de nuit, sur les berges de la Drôme ou dans les forêts vers Saou.

1681 et 1682 : les curés châtelains, consuls, notables « certifient la vie paisible des religionnaires ».

De 1678 à 1767 : 100 familles sont contraintes à abjurer (toutes les personnes de 15 à 90 ans).

Le 23 janvier 1626 : après avoir dévasté Saillans, le comte de Sault ordonne de raser les remparts et les maisons des particuliers. Les Aoustois, arguant de leurs droits, refusaient de loger 700 à 800 cavaliers. Durant 3 jours et 3 nuits, les soldats, aidés par 200 à 300 « hors la loi crestois », volent, violent, assassinent et incendient, c’est le « martyr de la tranquille ville d’Aouste »..

9 janvier 1626 : sur les conseils de Richelieu et les ordres de Louis XIII, le parlement de Grenoble ordonne de raser les fortifications de Crest, Aouste, Mirabel, Livron, Barbières, La Baume Cornillane, Puygiron.

En 1623 : le duc de Lesdiguieres et son allié Brémond exemptent la cité du logement des troupes .



Annexes

Annexe 1 : ordre d’affichage de l’intendant du Dauphiné Bouché pour l’adjudication de biens de « religionnaires fugitifs »  
Annexe 2 : confirmation de l’expertise des biens des religionnaires fugitifs de la commune d’Aouste
Annexe 3 : GG 11-30 1683 contrainte par corps de Sagniol ministre du culte – page 1
Annexe 3 : Page 2
Annexe 4 – Liste des religionnaires fugitifs d’Aouste en 1746


 
Références :

extraits des articles :

  • «  Les temples d’Aouste 1683-1906 » notes tirées des archives communales 1594 – 1790 BB et GG 10
  • « Le sac d’Aoste » notes tirées des « pièces relatives à la démolition des murailles d’Aoste » archives de Vincent Béranger
  • Condensé de textes publiés dans « AOUSTE SUR SYE au fil du temps » Association histoire et patrimoine Aoustois, ed Le Crestois 2015 – 265 pages ( retirage 2018)

Nota : le temple actuel – rue du pasteur Boegner- a été édifié en 1836.