Aouste sur Sye au Moyen Âge

AOUSTE SUR SYE AU MOYEN AGE


 

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« Les Enfers »


Extrait de : Droit municipal au Moyen Âge / par Ferdinand Béchard…. 1861-1862. Béchard, Ferdinand (1799-1870)


Parmi les villes secondaires du Bas-Dauphiné, on remarque Aoste, connue, dans les temps de la domination romaine, sous le nom d’Augusta. Tricastinorum, et dont il ne resta plus, après les ravages du cinquième siècle, que des ruines. L’existence d’Aoste, dans la première période du moyen âge, est environnée de ténèbres. Un membre de la puissante famille des Arnaud concéda, le 11 août 1146, cette ville avec plusieurs autres, à Hugues II, évêque de Die (1). Frédéric Ier, empereur d’Allemagne, confirma cet acte de concession en 1157, en même temps qu’il céda à l’évêque sa souveraineté entière sur Die. Les évêques de Die et les seigneurs du Diois et du Valentinois, dont les fiefs étaient enclavés les uns dans les autres, ayant eu des démêlés entre eux, les habitants d’Aoste et d’autres villes voisines en profitèrent pour faire reconnaître leurs franchises et privilèges, sous la juridiction de l’évêque de Valence qui, sanctionnée par la victoire, s’exerça sans obstacle à Aoste pendant quelques années. Les annales d’Aoste, aux quatorzième et quinzième siècles, nous la montrent fortifiant ses institutions municipales, développant dans son sein l’agriculture et le commerce, et se préparant un avenir florissant, par l’allégement des charges publiques, par une paix profonde et par la satisfaction de tous les besoins sociaux. La communauté d’Aoste avait pour code administratif des usages, de vieilles coutumes, des franchises et des chartes. Un châtelain, assisté de deux consuls, présidait aux affaires du mandement, aux assemblées des notables, à la police et à la garde du bourg. Les délits et les infractions étaient réprimés par les arrêts d’une petite cour de justice, fonctionnant au nom du seigneur haut justicier . Tel fut, jusqu’au règne de Louis XI, le régime municipal d’Aoste et des autres petites villes ressortissant comme elle de la juridiction de l’évêque de Valence ; tel fut notamment celui d’Allex, bourg situé entre Crest et Livron, où le consulat n’apparut qu’au seizième siècle, mais dont le châtelain existait dans des temps plus reculés. Ce magistrat, nommé par le chapitre de Saint-Apollinaire, percevait les revenus féodaux, veillait à la garde du lieu, commandait la milice, et servait d’intermédiaire le seigneur et les vassaux.
 L’évêque de Valence avait d’ailleurs, dans toutes les terres relevant de sa directe, la justice haute, moyenne et basse. De petites cours de justice, établies dans chacun de ses fiefs, connaissaient du plus petit délit, jusqu’aux crimes dont la punition entraînait la peine capitale ; mais leurs décisions sujettes à un appel, par devant le juge épiscopal Valence     
 
 
(1) COLUMBI, De rebus gestis, etc., p. 76.