La présence des Sapeurs-Pompiers d’Aouste sur Sye (26)
En décembre 2023, l’Amicale des anciens sapeurs-pompiers d ‘Aouste sur Sye et l’association Histoire et Patrimoine Aoustois ont organisé du 4 au 11 décembre, ne exposition sur l’histoire de l’évolution des sapeurs-pompiers depuis le XIXe siècle jusqu’à sa fermeture. Cette exposition a été organisée à l’occasion des dix ans de la fermeture du Centre de Secours d’Aouste.
Histoire des Sapeurs-Pompiers en France
En 595 Clotaire II rendait obligatoire un guet de nuit dans chaque ville, tenue essentiellement par les habitants du bourg : « le guet bourgeois. »
En 803 Charlemagne donne l’ordre à un certain nombre d’habitants de chaque ville, de veiller à la sécurité de tous à propos des incendies.
Par une ordonnance de décembre 1254 Saint Louis crée, à Paris, « le guet royal » commandé par un noble « le chevalier du guet », placé sous l’autorité du prévôt qui dispose de ses propres hommes et de l’autorité sur le guet bourgeois.
Jusqu’au règne de Louis XIV il n’existait à Paris que des moyens dérisoires complètement inefficaces pour combattre et arrêter les incendies. Les membres des communautés religieuses et, principalement les Capucins, étaient pompiers.
Une ordonnance de 1670 permettait au lieutenant de police de requérir tous les ouvriers du bâtiment pour prêter leur aide au premier appel, mais rien encore n’était bien organisé. Ils arrivaient munis de leurs outils et étaient dirigés par les magistrats: les capucins étaient spécialement chargés de donner des soins aux blessés et veiller à ce qu’il ne fût rien dérobé, la troupe maintenait l’ordre.
En octobre 1699, Louis XIV accorda au sieur François Dumouriez du Perrier le privilège exclusif de construire et de vendre des pompes portatives analogues à celle qu’il rapporta de son voyage aux Pays Bas.
En 1716 Dumouriez du Perrier fut nommé « directeur des pompes ». On lui adjoignit des personnels et ce fut le début du corps des sapeurs pompiers.
Comment devenir Sapeur-Pompier Volontaire
Ses missions, ses problématiques
L’activité de sapeur-pompier-volontaire, qui repose sur le volontariat et le bénévolat, n’est pas exercée à titre professionnel mais dans des conditions qui lui sont propres. Il est salarié, agriculteur, commerçant, fonctionnaire, artisan, employeur etc.
En France, 78 % des sapeurs-pompiers sont volontaires.
Quelle est la démarche pour devenir sapeur-pompier volontaire.
Pour s’engager, il suffit d’adresser sa candidature directement au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de votre département en joignant :
– une lettre de motivation accompagnée de C.V. des copies de titres, diplômes ou attestations de formation
– avoir 16 ans au moins avec un consentement écrit du représentant légal pour les mineurs
– résider légalement en France (la nationalité française n’est pas requise)
– jouir de ses droits civiques (absence de condamnation incompatible avec l’exercice des fonctions)
– remplir les conditions d’aptitude médicale et physique adaptées et correspondantes aux missions confiées.
Les centres de secours, rassemblés au sein des services départementaux d’incendie et de secours (S.D.I.S.), sont composés majoritairement de volontaires, même si le nombre de pompiers professionnels tend à croître. La reconnaissance de la dangerosité du métier et le soutien au volontariat ont marqué les récentes réformes opérées pour moderniser la sécurité civile, dont les sapeurs-pompiers constituent la principale composante.
Missions
Le secours à personne, la lutte contre les incendies, les accidents de la circulation sont les missions des Sapeurs-Pompiers afin d’assurer la protection de l’environnement et des populations.
Ils ont un rôle important dans le domaine de la prévention. Consultés par les services compétents de la préfecture ils sont membres des commissions de sécurité pour l’étude et le suivi des permis de construire, l’ouverture des établissements destinés à recevoir du public et à donner leur avis avant la délivrance des certificats de conformité.
Techniques et problèmes
Lors d’un incendie, le feu doit être combattu avec les moyens dont ils disposent sur place. Les moyens utilisés sont fonction de la nature de l’appel. S’il s’agit d’un feu, le premier départ comprend le plus souvent une voiture de premier secours, un fourgon-pompe et une grande échelle.
La diversification des menaces (risques industriels, chimiques, voire nucléaires) entraîne une spécialisation croissante des moyens de secours et, corrélativement, une forte augmentation des dépenses inscrites au budget des collectivités locales.
Les sapeurs-pompiers dans la garde nationale – 1831-1870
Fondée sous la Révolution, la Garde Nationale est une milice armée, constituée de citoyens régis par des règles très particulières pour défendre le régime en place, une « formidable organisation provisoire, sans règlement et sans législation fixe ».
Louis Philippe réorganisant la garde nationale y fit entrer les sapeurs-pompiers ; devenus gardes nationaux ils sont armés. Le gouvernement procède à un recensement et on dénombre 55 000 sapeurs pompiers dont 45 000 équipés, mais on ignore si ce chiffre englobe les corps soldés n’appartenant pas à la garde.
La loi du 25 aout 1871 qui dissout définitivement la garde nationale, précise qu’il ne sera apporté aucun changement à l’organisation et aux effectifs pour les compagnies de sapeur- pompier.
En 1830, à Aouste un certain nombre de citoyens étaient engagés dans la garde nationale.
Chronologie (1839 – 2013)
Les sapeurs-pompiers à Aouste
1789 Création de la garde nationale.
22/04/1790 Le maire ouvre les registres sur lesquels devront s’inscrire les citoyens actifs désireux de conserver le service des droits attachés à cette qualité de citoyen actif (la notion de citoyen actif apparaît dès le commencement de la Révolution Française pour désigner ceux qui ont le droit d’élire les chefs de la garde nationale (1789) lors de sa formation. Il était remis un diplôme de citoyen actif sur lequel figurait un N° d’ordre, le nom et la section.
22/08/1790 Réunion en l’hôtel de ville sur le décret portant sur la garde nationale.
06/02/1815 Circulaire de l’abbé Montesquiou ministre de l’intérieur (formation de corps de pompier pour les incendies).
29/08/1830 Le maire invite les habitants ayant les qualités requises à nommer un bureau pour l’organisation de la garde nationale. Le président est Pierre louis GRESSE notaire, secrétaire Pierre Antoine BERARD légiste, scrutateurs Jean Pierre PERRIER propriétaire et Joseph LAGIER instituteur. Les nominations ont été faites par acclamation et à l’unanimité sous la présidence de monsieur le maire. La population ne permet pas d’avoir deux compagnies. Malgré cela 2 sont créées mais les cadres seraient seulement de : 1 capitaine, 1 lieutenant, 1 sous/lieutenant, 1 sergent major, 1 fourrier, 4 sergents, 8 caporaux.
14/05/1839 La commune acquiert une pompe à feu pour la somme de mille trois cents quinze francs. Une souscription a rapporté la somme de neuf cent quinze francs. Par délibération du 14 mai 1839, le conseil municipal sous la présidence d’Antoine Tavan, maire, sollicite le préfet pour l’engagement d’une dépense supplémentaire de 400 francs afin de compléter “le payement d’un objet si précieux pour la commune” Celle-ci sera remisée place de la Poste.
Acquisition de la « pompe à feu »
14 au 21/09/1845 : Mise en place du registre de recrutement pour création du corps si l’effectif des inscrits est au minimum de 31 personnes. Il y en aura 56. Deux conditions : « les personnels devront s’habiller à leur frais et se conformer au règlement des pompiers de la ville de Crest sauf ultérieurement pour la mettre en harmonie avec les besoins de la localité. »
14 au 21/09/1845 : Mise en place du registre de recrutement pour création du corps si l’effectif des inscrits est au minimum de 31 personnes. Il y en aura 56. Deux conditions : « les personnels devront s’habiller à leur frais et se conformer au règlement des pompiers de la ville de Crest sauf ultérieurement pour la mettre en harmonie avec les besoins de la localité. »
03/10/1845 Courrier du sous-préfet au maire d’Aouste afin d’autoriser la réunion des sapeurs-pompiers pour l’élection des officiers et sous/officiers ainsi que la demande d’armement.
1845 Création de la compagnie des sapeurs-pompiers d’Aouste avec un effectif de 56 hommes.
15/05/1846 Vote de l’imposition nécessaire aux dépenses extraordinaires. Afin de compléter leur équipement et considérant que de “grands sacrifices” ont été effectués par les sapeurs-pompiers pour leur habillement, il est de toute justice de leur venir en aide par le vote d’une subvention exceptionnelle de 900 francs.
1870 Les armes anciennes détenues par les sapeurs-pompiers sont restituées et remplacées par un armement plus moderne.
25/08/1871 Dissolution de la garde nationale.
13/03/1875 L’Assemblée Nationale décide que les pompiers restent armés mais ne peuvent se réunir en armes qu’avec le consentement de l’autorité militaire.
1876 Réorganisation d’une subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers.
12/06/1877 Approbation de création de la Société de Secours Mutuel.
1934 Mobilisation du conseil municipal et de la population pour l’achat d’une moto pompe.
1938 Achat par la commune d’un véhicule d’occasion pouvant transporter 8 hommes. En octobre de la même année les sapeurs-pompiers quittent le local de la poste et investissent le sous-sol de la salle des fêtes.
1941 Réduction de la fréquence des manœuvres en raison des restrictions et pour la première fois on peut donner l’alerte grâce au téléphone.(Allo N° 10, ancêtre du 18)
1944 Suppression des manœuvres par manque de carburant et création d’une caisse de retraite des sapeurs-pompiers.
1945 En raison des restrictions de l’après-guerre aucune festivités ne sera célébrée à l’occasion du centenaire mais seulement l’année d’après en 1946. Les sapeurs-pompiers sont sollicités pour nettoyer le coffrage du pont sur la Drôme en cours de construction.
1948 Achat véhicule dodge 4X4 pour tracter la moto-pompe
1951 Le téléphone est installé aux frais de la commune au domicile du chef de corps Henri Planchon.
1952 Achat par la commune et mise en place sur le fronton de la salle des fêtes de la sirène d’alerte des sapeurs-pompiers. Elle sera actionnée avec un interrupteur depuis ce même lieu.
1954 Achat du premier matériel de respiration artificielle de marque Panis.
1959 Achat du premier gros camion-citerne de lutte contre les incendies de marque Laffly
1968 Achat du fourgon pompe tonne Citroën en remplacement du véhicule Laffly cédé à la commune de Upie. Ce véhicule arriva en provenance de Grenoble où il œuvrait pour les Jeux Olympiques.
1970 Achat par l’amicale d’un véhicule Renault type Estafette aménagé en ambulance permettant le transport des victimes, équipé d’une pompe haute pression et sa réserve d’eau d’environ 200 litres.
1980 Délibération pour l’acquisition de matériel de désincarcération et création de « ligne téléphonique spécialisée » permettant de donner l’alerte depuis plusieurs points du village.
1982 Achat véhicule Dodge 6X6
1986 Acquisition par l’Amicale des SP du premier V.S.A.B. (véhicule de secours aux blessés)
1991 Achat du Camion Citerne Feux de forêt Thomas par la Mairie conjointement avec l’Amicale qui remplaça le véhicule Dodge 4X4.
1996 : Mise en place de la Départementalisation (pour uniformisation des équipements).
Les locaux du 1er étage sont réquisitionnés par la mairie au profit de l’entreprise Prolitec
2006 Par délibération, le conseil municipal d’Aouste se prononce favorable au regroupement des centres de secours d’Aouste et Crest.
Décembre 2013 Les véhicules sortent des garages et les portes se ferment une dernière fois après 168 ans d’existence.
Société de Secours Mutuels
Le terme de » société de secours mutuel » désigne les associations de prévoyance qui, en l’échange d’une modeste cotisation, assurent à leurs membres des prestations en cas de maladie, remboursement frais médicaux, pharmaceutiques, indemnités journalières et si leurs réserves financières le permettent elles prennent aussi en charge les obsèques et peuvent verser une pension de retraite. (Alternatives Economiques Poche- janvier 2006).
Les sociétés approuvées, le cas d’Aouste, ont été créées par les soins du maire et du curé. Les statuts sont soumis au préfet et le président est nommé par ce dernier. En 1879 le président est Gustave Gresse (notaire).
Chaque sapeur-pompier possède un livret individuel dans lequel figure:
1°) le règlement de la société
2°) le signalement (âge, taille, cheveux, front, sourcils, yeux, bouche, nez, barbe, menton, visage, teint et signes particuliers)
3°) les renseignements (lieu de naissance, domicile, date de sa naissance, profession, date et numéro d’admission dans la société, date de la délivrance du livret et le nombre de pages composant le livret, y compris le règlement)
4°) cachet de la société et signature du président
Convocation pour réunion de la Société de Secours Mutuels
Livre de comptabilité du trésorier Lambert le 14 janvier 1894
Livret de sociétaire
Reçu de cotisation
Les Chefs de Corps des Sapeurs Pompiers d’Aouste de 1845 à 2013
Date de nomination |
Nom Prénom |
Grade |
| 1845 | Des Essarts Eugène | capitaine de la garde nationale premier chef des sapeurs pompiers d’Aouste sur Sye |
| 1854 | Tavan | lieutenant |
| 1895 | Faquin | lieutenant |
| 1908 | Barthélémy | lieutenant |
| 1911 | Brun | lieutenant |
| 1919 | Ponçon | lieutenant |
| 1933 | Faquin | lieutenant |
| 1938 | Faure-Brac Paul Antoine | lieutenant |
| 1942 | Planchon Henri | lieutenant |
| 1968 | Buis Gaston | lieutenant |
| 1984 | Chèze Jean Claude | adjudant-chef |
| 2003 | Chèze Lionel | lieutenant |
Le Centre de Secours
1991 Téléthon
150eme anniversaire de la création
Opération un enfant – un arbre
