LES COMTES DE POITIERS-VALENTINOIS



Les comtes de Poitiers – Valentinois



Le Valentinois ancien pays des Ségalauniens et Ségovellaunes, dont Valence était la capitale, et qui avait approximativement les mêmes limites que le diocèse de Valence, s’étendait sur les deux rives du Rhône, à droite, c’est-à-dire dans le département de l’Ardèche, il s’étendait entre le Doux et l’Eyrieux, jusqu’aux montagnes du Velay, à gauche, il avait pour limites : au nord : l’Isère, au sud : le Jabron, et à l’est les montagnes de la Raye.

Compris en 855 dans le royaume de Provence et en 933 dans le royaume d’Arles, ce pays forma dès les premières années du XIe siècle un comté – in comitatu Valentinensi, 950 (Cart. de Romans) – gouverné par des comtes amovibles, et fut ensuite partagé entre divers princes ou seigneurs qui s’y déclarèrent indépendants sous la suzeraineté des empereurs germaniques. Les plus importants furent les Geilin ou Geillon, que remplacèrent vers 1125 les Poitiers, qui prirent le titre de comtes de Valentinois et qui, dès le milieu du XIIème siècle, réunissent à leurs domaines le comté de Die, puis, grâce au mariage d’Aymar II avec Philippa de Fay fille Guillaume Jourdain, seigneur de Mezenc, leur domination s’étend jusqu’aux limites de la Haute Loire, englobant certains domaines relevant de l’évêque du Puy. Ils léguèrent en 1419 le tout à la France, dont les rois s’intitulèrent alors comtes de Valentinois et Diois. Louis II (1354-1419), dernier comte de Valentinois et Diois, fit donation au roi de France Charles VI en 1404 des comtés de Diois et de Valentinois, à la charge qu’ils demeureraient unis à la Couronne avec le Dauphiné, et sous les mêmes conditions.

La famille du nom de Poitiers régna plus de deux siècles durant sur les comtés de Valentinois et de Diois, c’est-à-dire sur la plus grande partie du département de la Drôme et sur quelques cantons de l’Ardèche. Fief situé près de Mirabel, repaire fortifié des comtes de Valentinois et de Diois au XII°° siècle, dans le diocèse de Valence, Die et Viviers. La seigneurie comprend 16 forteresses puis châteaux dont : Pisançon, Romans, Saint-Vallier, la baronnie de Clérieux-en-Dauphiné, les seigneuries de Châteauneuf de Mazenc, Vals et Sérignon (Comtat Venaissin).

En dépit de toutes les recherches, on en est encore réduit aux conjectures pour ce qui regarde les origines de cette famille. Car, indépendamment de ce que certains auteurs font des Poitiers les descendants directs des premiers comtes de Valentinois, dont on perd la trace après 1077, alors que d’autres, d’accord en cela avec la légende, les disent issus d’un étranger, qui s’établit dans notre contrée à la suite de son mariage avec la fille unique d’une comtesse de Die ou de Marsanne, dont il s’était fait le champion, ces derniers diffèrent tout à fait entre eux touchant l’origine de cet étranger. Ainsi les uns veulent qu’il soit un Willelnius Pictaviensis, grand personnage du royaume de Bourgogne vivant en 1016, suivant la chronique de Ditmar; d’autres, un Guillaume de Peiteiis, ou de Pictavis, que l’on rencontre fréquemment dans le Narbonnais, de 1143 à 1177; d’autres encore, un bâtard de Guillaume IX dit le Jeune, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, ou, ce qui est une nouvelle opinion, l’héritier de comtes de Valentinois de la rive droite du Rhône.

Contrairement à ce qui a longtemps été dit, la famille de Poitiers n’a aucun lien avec les comtes de Poitiers, et est d’origine provençale  » Poitiers » proviendrait de  » Pictavis, Peytieu  » à Châteuneuf-de-Bordette, près de Nyons et Mirabel).  » Castrum Pictavis  » = Peytieu en ancien provençal, d ‘ où déformation en Poitiers. Les historiens les plus sérieux s’accordent au moins sur l’origine étrangère des Poitiers : le berceau de cette famille serait la Provence ou le bas Languedoc.

Mais les comtes de Valentinois, du surnom de Poitiers sont peut-être sortis des comtes de Poitou, ducs de Guyenne : Guillaume premier de Valentinois pourrait être le fils illégitime de Guillaume le Troubadour. Mais certains auteurs mettent en doute cette filiation, considérée comme non prouvée par le Père Anselme (in t. II p. 186 mais qui ne donne pas davantage de preuves contraires) .

Selon Thierry et Hélène Bianco, en date du 25 janvier 2014 , de nouvelles hypothèses sur les Poitiers Valentinois sont avancées. « Les derniers Poitiers-Valentinois en ligne directe ont bataillé pour le roi de France au cours de la guerre de cent ans mais, plus ou moins malgré eux, ont du faire face à la main mise des capétiens sur la région. Le problème le plus ardu mais aussi le plus intéressant est la recherche des ancêtres de ces comtes, parasitée par les hypothèses hasardeuses qui ont été émises au cours des siècles par différents érudits. En effet, les pistes ont été brouillées au point que Pierre-Yves Laffont écrivait il n’y a pas si longtemps que cela : alors que les Poitiers-Valentinois forment avec les dauphins du Viennois un des plus puissants lignages de la moyenne vallée du Rhône, aux XIII et XIVe siècles, leur origine reste encore débattue . »

Pour envisager les origines des Poitiers-Valentinois, Michèle Bois ouvre une nouvelle voie.  » Le cognonem « Poitiers » désignerait le chevalier aquitain, province qui s’étendait alors presque jusqu’à Lyonet, surtout, qui englobait le Forez . La médiéviste remarque astucieusement que le dernier comte du Forez de la première race, Guillaume le Vieux , mort à la croisade de 1095, a deux fils nommés Guillaume et Eustache qui ne font pas souche dans leur comté qui revient à leur cousin germain Guy d’Albon, et nous ne savons pas comment Guy d’Albon a été investi du comté du Forez. D’après J.M. de La Mûre, Guillaume le Jeune a été comte du Forez jusqu’en 1107. C’est justement l’année de l’élection d’Eustache à la dignité d’évêque. C’est peut-être à cette époque que Guillaume se retire (volontairement ou pas) de la vie laïque. « 

Quels que soient leurs ancêtres et quelle que soit la façon dont ils ont obtenu le titre de comte, les Poitiers-Valentinois ont établi une immense principauté à cheval sur le Rhône, sur les départements actuels de la Drôme et de l’Ardèche.

Guillaume Ier de Poitiers fut le premier comte de Valentinois de sa Maison par son mariage avec l’héritière du comté de Valentinois et de celui de Diois, et qui possédait divers domaines dans le diocèses de Narbonne. Sa première femme, très probablement de la famille de Crest est sœur probable de Pierre de Crest évêque de Die décédé en 1167, et fille probable de Pierre Arnaud seigneur de Crest en 1123 et qui vivait en 1181. Il est fait mention de Guillaume de Poitiers dans une donation faite à l’abbaye de Fontfroide le 2 mai 1177 par Pons d’Olargues, en présence de Guillaume de Peiteus…On remarque qu’il était marié dès 1173 (deuxième mariage) avec une soeur de Pierre Raynard de Beziers. Il aura ainsi épousé l’héritière de Valentinois en premières (ou secondes) noces.

L’ascendance de Guillaume est à prendre avec précaution, car les différents historiens-généalogistes ne sont pas d’accord. Sa mère est très probablement la sœur de Pierre de Crest évêque de Die décédé en 1167, et la fille probable de Pierre Arnaud seigneur de Crest qui vivait en 1181. Il est fait mention de Guillaume de Poitiers dans une donation faite à l’abbaye de Fontfroide le 2 mai 1177 par Pons d’Olargues, en présence de Guillaume de Peiteus.



Maison de Poitiers – Comtes de Valentinois



Eustache de FOREZ (1090 ou1100-1138) et Véronique (Béatrice de Die ?) ARNAUD de CREST

Guillaume I de POITIERS VALENTINOIS (1125-1187) et Béatrix d’ALBON (†1178)

Aymar Ier de POITIERS VALENTINOIS (1160/1166 -1250) et Philippa de FAY CHAPTEUIL (morte 1259)

Guillaume II de POITIERS VALENTINOIS (1202-1226) et Flotte de Bérenger de ROYANS (†1231)

Aymar II de POITIERS VALENTINOIS (1222-1277) et Sibylle Florie de Beaujeu, dame de Belleroche (42) (morte dès 1256)

Aymar III de POITIERS VALENTINOIS 1240-1329 et Polie (Hippolyte) de BOURGOGNE COMTÉ (1255-1284)

Aymar IV de POITIERS VALENTINOIS dit «Aymaret» (1272-1340) et Sibylle des Baux ( née ~1284/1300 ?, morte dès 1360)

Louis 1er de Poitiers (1300-1345) et Marguerite de Vergy (morte après 1357)

Aymar V (Adhémar)  » Le Gros  » de Poitiers-Valentinois (1322 -1374) et (Alix) Helis ROGIER de BEAUFORT (morte 1405/1406)

Louis II de Poitiers (1354-1419) et Cécile Rogier de Beaufort (morte 1410)



Eustache de FOREZ



  • Né vers 1100
  • Décédé après 1138
  • Comte (1138)
  • Père N. de Forez ; mère : (?)
  • Marié (dès 1123 ?) avec Véronique (Béatrice de Die ?) Arnaud de Crest fille de Peire Arnaud de Crest (mort 1181) et  N de Marsanne) dont :
    • Guillaume de Poitiers-Valentinois (1125-1187) ; son frère est le comte Eustache, évêque de Valence , qui parait en 1138 seulement et qui est différent d’Eustache évêque de Valence en 1107. Cet Eustache est probablement l’ancêtre des Poitiers Valentinois. La mère du comte suivant ( donc sa femme ) est très probablement de la famille de Crest , et sœur probable de Pierre de Crest évêque de Die (décédé en 1117) et fille probable de Pierre Arnaud seigneur de Crest en 1123, et vivant en 1181. Guillaume Ier de Poitiers (de Peytieux) 1125/1135, vivant en 1187, décédé dès le 20 octobre 1187, est à la cour impériale 1159/1161 « officio veroValentinus comes » en 1163. Il se marie dès 1155 avec N. Dauphine du Viennois , fille de Guigue Dauphin du Viennois et de Marguerite de Bourgogne Comté, née entre1129 et 1142, décédée dès 1180, et cousine de l’Impératrice Béatrix.
      Guillaume se remarie vers 1180 avec Métylène de Clérieu veuve de Guillaume de Chapteuil Fay, vivant en 1179 dont :
      • Eustache de Poitiers-Valentinois (né vers 1130/1140, décédé dès 1217). Eustache, prévôt de Valence en 1174, abbé de Saint-Pierre de Bourg entre 1188 et 1210. En 1217, Eustache, prévôt de Valence, confirme et promet d’observer fidèlement la donation faite par son oncle Guillaume, prévôt de Valence, à la maison de l’hôpital de Jérusalem, de Cliousclat et son mandement, donation que ratifièrent ensuite Guillaume de Poitiers et son frère… Adhémar, comte de Valentinois, scelle cette charte et son fils l’approuve.
      • Ermessinde (Garsinde) de Poitiers-Valentinois 1142- Garsinde , vivant au commencement du XIIIème siècle, épouse dès 1180 Géraud Adhémar, seigneur de Monteil . Ils seront les parents de Géraud Adhémar vicomte de Marseille, vivant en 1212, qui se marie dès le 7 mars 1201 avec Mabile vicomtesse de Marseille ; ils seront les grands parents de Géraud, dit Géraudet Adhémar né avant 1184, qui en 1212 se dit « nepos » d’Adhémar Ier de Poitiers comte de Valentinois, fils de Guillaume. De ce fait, Garsinde ne peut être que la sœur de Guillaume Ier et d’Eustache, et dans ce cas, Adémar Ier est un oncle à la mode de Bretagne de Géraudet, c’est-à-dire cousin germain de son père.



Guillaume I de POITIERS VALENTINOIS



  • Né en 1125 de Eustache de FOREZ (1100-1158) comte de Valence et de Véronique (Béatrice de Die ?) ARNAUD de CREST*, héritière du Valentinois. De la famille de Crest : Véronique est la sœur probable de Pierre de Crest évêque de Die décédé en 1167, et la fille probable de Pierre Arnaud seigneur de Crest en 1123 et qui vivait encore en 1181. Est-ce elle cette Béatrice, que certains font fille et héritière du dernier comte de Die , qui est considérée par certains critiques comme la célèbre comtesse de Die , une des rares trobairitz dont on a conservé quatre « canson » et le souvenir d’une idylle avec un Raimbaud d’Orange, soit le célèbre troubadour, soit le petit neveu du troubadour, Raimbaud IV , lui aussi proche parent des Agoult Simiane. Le personnage quelque peu légendaire, désigné sous le nom de comtesse de Die, pourrait être l’aînée des filles du comte Isoard II. A moins qu’il s’agisse de Béatrice (Véronique ?) de Crest, épouse de Guillaume Ier de Poitiers Valentinois ?
  • Décédé après 24 juin 1187
  • Comte de Valentinois, il est à la cour impériale 1159/1161 « officio veroValentinus comes » en 1163.
  • Marié en 1155 avec Béatrix d’ALBON (morte 1178) fille de Guigues IV Dauphin d’ALBON 1095-1142 et Marguerite Clémence de BOURGOGNE COMTÉ cousine de l’Impératrice Béatrix (1096-1163) dont :
    • Aymar I de POITIERS VALENTINOIS (1166-1250) 2° comte de Valentinois et de Diois
    • Garsende (Garsinde, Ermesinde) de Poitiers-Valentinois (née ~1164/65 morte ~1190), épouse dès 1180 Giraud Adhémar 1er de Monteil (né ~1120, mort après 1198)seigneur de Montélimar (1138), Monteil (1157) et Grignan (1164) (fils de Guilhem Uc II Adhémar, seigneur de Montélimar, et de Lécerina)
    • Remarié en 1180 avec Métheline (Matheline) de CLÉRIEU (1145-1189) veuve de Guillaume de Chapteuil Fay, vivant en 1179, fille de Roger (Sylvion ) de CLÉRIEU 1130-1215 et  Arthaude (Ou Raymonde de Visan) ARNAUD de CREST 1130)

Guillaume de Poitiers fut le premier comte de Valentinois de sa Maison


(*) Sa mère est très probablement la sœur de Pierre de Crest évêque de Die décédé en 1167, et la fille probable de Pierre Arnaud seigneur de Crest qui vivait en 1181. Il est fait mention de Guillaume de Poitiers dans une donation faite à l’abbaye de Fontfroide le 2 mai 1177 par Pons d’Olargues, en présence de Guillaume de Peiteus.

Sur le Regeste Dauphinois N° 4443 : Guillaume de Poitiers comte de Valentinois, et Eustache, prévôt de l’église de Valence, donnent à leur mère Véronique le manse de Genevèse… (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57444984/f55.item.r=regeste+Dauphinois+ulysse+chevalier.langFR )




Le comte Guillaume Ier de Poitiers, se reconnut en 1163 le vassal de l’évêque de Die pour Suze et Gigors et que, bien qu’étant le gendre du Dauphin et possesseur de biens considérables,l’empereur Frédéric ne lui concéda, en 1178, qu’un droit de péage par terre, de Valence à Montélimar, tandis que la plupart des autres seigneurs ecclésiastiques ou laïcs de la contrée obtinrent alors tous droits de souveraineté dans leurs terres; ce qui permet de croire que son autorité était encore contestée à cette date-là; le dernier acte, de nous connu,de ce Guillaume de Poitiers, est une donation aux chartreux de Silve-Bénite, en date du 4 mai 1187, et ce n’est qu’à partir de lui que la généalogie des comtes de Valentinois peut être donnée »


En l’année 1163, le comte Guillaume reprit en fief de Pierre, évêque de Die, les châteaux de Suze et de Gigors, ainsi que tout ce qu’il possédait déjà ou pourrait acquérir dans le Diois . Deux ans plus tard, avec Arnaud de Crest, il se déclarait encore vassal du même évêque.Une bulle de l’empereur Frédéric Ier en date du 3 des calendes d’août1178 donne à Guillaume de Poitiers comte de Valentinois et au dauphin comte d’Albon le péage depuis Valence jusqu’à Montélimar. la veille ce prince avait donné à Obert évêque de Die la ville de l’Etoile et quelques châteaux dans le Diois, en pleine juridiction et droits royaux, même surtout ce que Guillaume avait dans l’étendue de l’évêché, excepté le château de Quint. On trouve que dès le 24 novembre 1157 l’empereur Frédéric avait donné à Eudes, évêque de Valence la ville de ce nom et ses dépendances, avec tous les droits royaux et le domaine sur treize châteaux des environs, parmi lesquels se trouve celui de l’Etoile. C’est depuis cette donation que les successeurs de ce prélat se sont qualifiés évêques et comtes de Valence, ce qui a été en différents temps matière de dispute et même de guerre entre ces évêques et les comtes de Valentinois, Ceux-ci prétendant que ces donations faites aux prélats étaient sans préjudice des droits des comtes laïques.

Guillaume prit sous sa protection l’abbaye de Léoncel, de l’ordre de Citeaux, au diocèse de Die, et dans l’acte qui est de l’an 1180, il se surnomme de Poitiers, comte de Valentinois. Il fit du bien au prieuré de Montmeiran, ce qui fut approuvé par Eudes, évêque de Valence en 1181. Lui et son fils Aymar firent une donation d’une rente de quelques grains aux chartreux de Silve bénite, à prendre sur sa terre de l’Etoile, par acte passé à la maison de S. Ruf à Valence le 4 mars 1187 : il s’agit de deux sétiers de pois chiches,deux sétiers d’amandes, payables chaque année à la Saint Michel, au château d’Etoile.



Aymar Ier (Adhémar) de POITIERS VALENTINOIS



  • Né vers 1160 (1166) et décédé entre 27/04/1250 et 18/04/1251
  • Fils de Guillaume de Poitiers et de Béatrix d’Albon dame de Saint-Nazaire-en-Royans (née 1129/42 -morte dès 1185) fille de Guigue IV Dauphin, comte d’Albon et de Clémence de Bourgogne-Comté)
  • 2° comte de Valentinois et de Diois . D’abord sous tutelle d’Héracle II de Montlaur en 1227 par inféodation de Raymond, duc de Narbonne, comte de Toulouse et marquis de Provence en 1189 ; teste 30/04/1245
  • Marié en 1197 avec Philippa de Fay Chapteuil †1259 (ou 1256) dame de Fay-sur-Lignon, Haute-Loire), Chapteuil (07), Clérieux (26) et La Voulte-sur-Rhône, 07) . Le 26 ou 28?/10/1258, elle se remarie avec Bernard de Solignac-sur-Loire, fils de Guillaume-Jourdain de Fay Chapteuil (1130-1179)et Métheline de Clérieu (1145-1189) avec pour ascendance:
    • Peitavena de Poitiers Valentinois morte après 1267 épouse Josseran, seigneur de Saint-Bonnet-Le-Château, (42)
    • Philippa de Poitiers morte après 1263 épouse ~1244 Bertrand II des Baux (1240-1312), comte d’Avellino 1268 épousa comme 2e épouse Agathe de Mévouillon, dame de Plaisians >>> postérité des Baux
    • Guilhem (Guillaume) II de Poitiers-Valentinois né le 31/01/1202 , mort le 12/1226-01/1227 ; 3° comte de Valentinois et de Diois (dès le vivant de son père) ; seigneur de Fay-sur-Lignon, Montréal (07), Mézenc (07), Chanéac (07), Chamberlac, La Roche-de-Glun et Clérieux (26) épouse en 1220 Flotte Bérengère de Royans, dame de Saint-Nazaire-en-Royans (26), fille de Raimbaud et d’Alix de La Tour-du-Pin (morte après 1257), se remarie dès 09/10/1231 Aimon II «Le Jeune» seigneur de Faucigny (74) + dès 10/1253)
    • Semnoresse (Senioresse) de Poitiers probablement l’ainée d’où son nom (morte 1233), épouse. ~1211 (André) Guigues VI André de Bourgogne, comte d’Albon, Dauphin du Viennois ( 1184 – 14/03/1237), fils d’Hugues III duc de Bourgogne et de Béatrix comtesse d’Albon, Dauphine de Viennois, époux séparé de Béatrix de Sabran. Les deux époux se séparent à leur tour, et Guigue VI André se remarie dès 1219 avec Béatrix de Montferrat (sans postérité).
    • Josserande (ou Jaucerande) de Poitiers, dame de Boffres, Pierregourde (Ardèche) née + après 1250/51 ; épouse Pierre Bermond II (alias Peire Bermon VII) né en 1204, mort après 15/11/1254, seigneur d’Anduze (Gard), Sauve (Gard), Lèques, Saint-Bonnet, Montpezat, Madières, Saint-Maurice-Navacelles (Hérault), Pousin, Hierle (Hérault), Largentière (Vallabrègues, Gard), Alès (en partie, Gard), (fils de Peire Bermond VI d’Anduze et de Constance de Toulouse, veuve du Roi de Navarre, Sanche VII «El Fuerte» ; se remarie avec dès 08/06/1254 Alamande de Ganges (ou Pierres) + 1253


Aymar, fils de Guillaume, était fort jeune encore lorsqu’il lui succéda en 1189, ne peut être né que de sa seconde femme, sœur de Pierre Raynard de Béziers, encore vivante en 1173. Le comte de Toulouse conféra en 1189, un an après la mort de Guillaume, au jeune comte Aimar fils de Guillaume, tous ses droits sur le comté de Diois. C’était faire de lui le suzerain de toute la noblesse du diocèse de Die non soumise à l’évêque par le diplôme de l’empereur Frédéric Ier de 1178. Aymar, comte de Valentinois et de Diois, succéda au comte Guillaume son père. Il se releva d’une partie des pertes que son père avait faites, par le don que lui fit le comte de Toulouse Raymond V au mois de juin 1189 « de tout le droit et le domaine qu’il possédait, soit par lui-même soit par ses vassaux, dans le comté de Diois » : Il reçut donc le comté de Diois du comte de Toulouse, marquis de Provence l’an 1189 : Le Diois relevait des comtes de Toulouse, et Aymar de Poitiers comte de Valentinois en fit hommage l’an 1189 à Raymond comte de Toulouse.

Le 21 juillet 1188 Henri VI écrivait de Lyon à Aymar, comte de Valentinois, à Raymond d’Agoult,à Hugues d’Aix, pour leur rappeler que le droit d’établir et d’exiger des péages dans toute l’étendue du diocèse de Die était réservé à l’évoque, en vertu des privilèges impériaux; il les menaçait de toute son indignation s’ils continuaient à inquiéter le prélat.

La ville de Crest appartenait alors par moitié à Silvion de Crest et à Aymar. Ce dernier songeait à en devenir l’unique seigneur, et en faire la capitale de son petit Etat. Son assiette en faisait une forteresse redoutable, à l’entrée de la belle et riche vallée de la Drôme, seule voie de communication directe et facile entre le Valentinois et le Diois. Ayant hérité de son père, vers la fin de 1188, il chercha d’abord à gagner les bonnes grâces des habitants de Crest, ville dont il voulait faire le boulevard de son petit état, bien qu’il n’en possédât qu’une moitié, en leur octroyant des franchises municipales Pour s’attacher plus étroitement ses vassaux de Crest Aymar leur octroya au mois de mars 1189 une charte de franchise qui est la première de toute la province. Gravée dans le marbre, elle est conservée à la mairie de Crest.

En 1192 Aymar approuva les donations que le même comte de Toulouse avait faites à l’ abbaye de Léoncel de certains biens sis dans l’étendue de sa domination au comté de Valentinois. L’année suivante lui et Jarente, évêque de Die, partagèrent le village et territoire d’Orel par l’entremise de Robert, archevêque de Vienne, de Foulques, évêque de Valence, et de Jean évêque de Grenoble.

Ce fut dans le Vivarais, au delà du Rhône, qu’Aymar avait augmenté considérablement ses domaines et enfin, par son mariage avec une riche héritière, parente du comte de Toulouse : Philippine ( Philippe) de Chapteuil ( de Fay ) fille de Guillaume Jourdain et de Mételine de Clérieu, lui apporta en dot la terre de Fayet beaucoup d’autres grands biens en Vivarais.

Devenu par là vassal du roi de France, il reçut ordre de lever le ban et l’arrière ban dans ses terres et de le faire partir pour aller rejoindre l’armée du monarque.

On peut conclure de là qu’il fut un des principaux artisans de la puissance de sa maison ; mais il est surtout connu par le rôle qu il joua pendant la croisade contre les Albigeois. La reconnaissance d’Aimar envers la maison de Toulouse l’engagea à se déclarer pour le comte Raymond dans la guerre des Albigeois. Parent et allié du comte de Toulouse, Aimar II se croisa comme lui, bien qu’étant hostile à la croisade, et se trouva même au fameux sac de Béziers (22 juillet 1209) ; mais Raymond VI s’étant ensuite brouillé avec Simon de Montfort, notre comte de Valentinois se hâta de suivre cet exemple et, revenu dans ses états, déclara bientôt la guerre à l’évêque de Die, qui était un partisan résolu de la croisade, ce qui finit par amener les croisés dans notre contrée. Seulement, arrivé devant la place dans laquelle notre comte s’était fortifié, et que nous croyons être Bayes (Ardèche), Simon de Montfort jugea prudent de passer outre, sans provocation ni attaque, et, s’étant rencontré à Romans avec le duc de Bourgogne et les archevêques de Lyon et de Vienne, obtint d’eux qu’ils convoquassent Aimar, à qui ils signifièrent leur intention de faire cause commune avec le chef de la croisade, s’il ne se départait pas de son hostilité contre les croisés, ce qu il promit.

Pierre, moine des Vaux de Cernay raconte qu’en l’an 1213, il fortifia ses châteaux et les mis en état de défense. Aymar de Poitiers sachant que Simon de Montfort devait passer sur ses terres pour aller combattre le comte de Toulouse, munit et fortifia ses places pour lui fermer le passage, mais qu’Eudes duc de Bourgogne qui avait joint Monfort s’étant présenté avec lui pour assiéger Valence, le comte de Valentinois se soumit et leur donna quelques-unes de ses places pour gage de sa fidélité. Malgré les engagements qu’Aymar avait pris avec Montfort, il rentra à nouveau, sans se dessaisir, dans le parti de Raymond de Toulouse. Montfort les voyant réunis, passe le Rhône à Viviers l’an 1217, et s’étant joint à un corps considérable de « croisés » conduit par l’évêque de Nevers, il va faire le siège de Crest, château très fort et très bien muni dans le Valentinois, dont un chevalier nommé Arnaud d’Aydn était gouverneur au nom d’Aymar à qui il appartenait.*

C’était au mois de décembre 1213, et, de fait, les habitants du Valentinois furent à l’abri de la guerre jusqu’en 1217, date à laquelle leur comte s’étant prononcé derechef contre Simon de Montfort, celui-ci accourut une seconde fois, du fond du Languedoc, pour le châtier. Menant avec lui une véritable armée, il ne se contenta pas alors,en effet, de menacer, mais ravagea le pays et, s’étant emparé de quantité de châteaux, mit le siège devant Crest, boulevard du comte de Valentinois, dont il se rendit également maître, grâce au concours que lui prêta l’autre seigneur de Crest, Silvion, qui était un vassal de l’évêque de Die. Plusieurs évêques du pays et environ cent chevaliers français l’aidèrent dans cette expédition.

* Il y avait alors à Crest deux châteaux : le plus élevé situé à l’endroit aujourd’hui nommé le Calvaire appartenait à Silvion de Crest ; le moins élevé, sur l’emplacement de la tour actuelle était la propriété d’Aymar de Poitiers . C’est contre cette forteresse que les croisés de Montfort avaient dressé leurs machines de guerre. Sylvion, feudataire de l’évêque de Die avait remis au prélat la garde de son château, et celui-ci avait promis de le livrer aux troupes de Simon de Montfort. La cession de ce château mit le comte de Valentinois dans l’impossibilité d’opposer une grande résistance. On négocia la paix entre ce général et le comte de Valentinois, et convint d’un traité. Simon de Montfort promit de donner sa fille au comte, qui, de son côté, promit de vivre en bonne amitié avec lui et lui livra, pour gage de sa parole, plusieurs de ses châteaux. Aymar conclut en même temps la paix avec Humbert de Mirabel évêque de Valence, avec lequel il avait de grands différends. L’empereur Frédéric avait accordé à Guillaume, père d’Aymar , un droit de péage sur le Rhône ; le fils en demanda l’an 1219 la confirmation à Frédéric II et l’obtint. Le 26 juillet de la même année, par transaction faite avec l’évêque et le chapitre de Valence, il reconnut tenir de cette église en franc fief, la seigneurie de Châteaudouble. Il acquit, le 22 février 1230, d’Aimar et de Pierre du Poussin la terre de ce nom, et mourut peu de temps après.



La fondation officielle de Crest


Elle est attribuée à la famille des Arnaud , à qui la ville doit son nom originel de Crista Arnaldorum , ou Crête des Arnaud .

Le 2 mars 1120, le pape Calixte II s y arrête et adresse une lettre aux évêques de Coimbra et Salamanque depuis le « château fort de Crest ».

Les possessions de la famille Arnaud allaient du Vivarais au Trièves.

Jusqu en 1145, les Arnaud possèdent la ville en franc-alleu, c est-à-dire en toute propriété sans redevance due à quiconque. Le 15 août 1146, Arnaud de Crest , afin de financer un voyage en terre sainte, céda à l évêque de Die ses possessions dans le diocèse de Die, dont le site fortifié de Crest et il lui fit hommage de ses châteaux de Crest, d’ Aouste-sur-Sye, de Saint-Benoit, de Beconne, de Saint-Médard, de Divajeu, de Marsanne, de Cobonne, de la Recluse et de la Forest. C’est ce même Arnaud qui fut probablement connétable de Tripoli lors de la seconde croisade (1155).

Aux Arnaud vont succéder les Poitiers, comtes de Valentinois et Diois. Leur souveraineté contestée par les évêques sera la cause pendant deux siècles de multiples guerres pour la possession des terres et châteaux de Crest.

En 1165, les Poitiers-Valentinois héritèrent d’une partie des biens des Arnaud, après mariage, partage, échange et prêts d argent. De Guillaume 1er à Louis II, premier et dernier des comtes de Poitiers Valentinois, suzerains de Valentinois et Diois, il y eut 250 années de luttes incessantes, les opposant aux Évêques de Valence et de Die , pour s assurer l entière possession de terres, châteaux et villes qu ils possédaient en indivision depuis 1226. Cette guerre, dite des Episcopaux, fut finalement gagnée par les Poitiers qui entrèrent en possession de deux châteaux en 1358.

Les comtes de Poitiers firent de Crest une citadelle fortifiée, ses défenses comportaient des remparts, mais aussi des portes qui disparurent au fil des ans, cela afin de faciliter la circulation. Seule la porte Montségur (anciennement Saint-André) est encore debout, le langage populaire l’ avait alors baptisée  » Porte des Ecus du Diable « . Cette appellation trouve son origine dans les armoiries des Poitiers qui sont  » d’ azur à six besants d’argent 3, 2 et 1 au chef d’ or « . On les trouvait autrefois incrustées au-dessus, à l intérieur et à l extérieur de la porte Saint-André. Si celles de l’ intérieur semblent avoir disparu depuis peu, celles de l’ extérieur ont été martelées et il ne reste malheureusement pas d autres exemplaires .

Mais ce n’est pas une raison pour croire qu’Aimar II fut alors réduit à merci ; car, une des clauses du traité de paix qui s’ensuivit porte que le vainqueur donnera sa fille en mariage au fils du vaincu, celui-ci s’engageant, par contre, à ne plus chercher querelle à l’évêque de Valence. Cependant, Simon de Montfort ayant été tué, le 25 juin 1218, devant Toulouse, le fils du comte de Valentinois n’épousa pas sa fille, mais Flotte de Royans, d’où il s’ensuivit que les querelles de ce comte avec les évêques de Valence et de Die se compliquèrent de querelles de famille. Fiancé en 1217 avec Amicie de Montfort, fille de Simon IV et d’Alix de Montmorency (fiançailles rompues car elle se marie après 1221 avec Gaucher de Joigny seigneur de Chateaurenard (45). Guillaume II de Poitiers-Valentinois épousera en 1220 Flotte de Royans, fille de Raimbaud Bérenger dit Ossassica, et d’Alix de la Tour du Pin (elle se remarie dès 1231 avec Aimon seigneur de Faucigny (74).


Guillaume II de POITIERS VALENTINOIS



  • Né le 23 mai 1202 fils de Aymar Ier de PoitiersValentinois (1166-1250), 3e Comte de Valentinois, comte de Diois (1189) seigneur de Crest, Baron de Queyrières et de Philippa de FAY CHAPTEUIL †1259, Dame de Fay (Haute Loire), de La Voulte sur Rhône (07) et de Clérieu (Drôme)
  • Décédé en 1226, à l’âge de 24 ans. Il n’a donc participé à la gestion du Valentinois et du Diois que sous la tutelle de son père et ne laisse pas un souvenir marquant de son action.
  • Marié en 1220 avec Flotte de Bérenger de Royans (*) morte 1231 fille de Rambaud Ossassica de Bérenger (mort 1250) et d’ Alix de La Tour du Pin (morte 1231/) dont :
    • Aymar III de Poitiers Valentinois (1223-1277)


(*) Notes sur Flotte de Bérenger de Royans


Remariée le 29 janvier 1232 avec Aimon II de Faucigny (1180-1253) fils de Henri de Faucigny(1155-1198), séparé de Béatrix de Bourgogne, et  Comtessa (Marguerite) de Genève (1155)

  • Le 9 octobre 1231 – veuve de Guillaume de Poitiers, en se remariant à Aymon seigneur de Faucigny, Flotte s’était constitué en dot 20 000 sols que Guillaume lui avait reconnus par testament, et 4000 qu’elle avait dépensés dans l’administration de sa terre, cédant à son nouveau mari ses droits correspondants.
  • En 1231 par testament Flotte, dame de Royans , elle institue pour héritière sa mère Alix , et lui substitue Aymar de Poitiers son fils, qu’elle avait eu de Guillaume de Poitiers son mari.
  • Flotte de Royans, fille unique et héritière de Bérenger, surnommé Ossasicca, seigneur de Saint Nazaire en Royans. Elle était parente des anciens comtes de Die, des Baux, des Montaynard, etc…Elle prétendit, de concert avec les tuteurs Adhémar de Brissac et Héracle de Montlaur, après la mort de son mari, avoir tutelle de son fils le comte de Valentinois, son beau père s’y opposa, et voulut avoir lui-même l’administration des biens de son petit fils, du moins de ceux qu’il avait donnés à Guillaume en le mariant. Flotte , tutrice du jeune Aymar, et ses exécuteurs testamentaires se virent dans le plus grand embarras menacés et par l’évêque et par le comte, ils se sentaient impuissants à soutenir la lutte. Ils se résignèrent à prendre l’unique parti que leur conseillât la prudence, celui de désarmer l’évêque et de s’en faire un allié. Adémar de Bressieu se rendit donc à Valence et conclut avec le prélat, au mois de juin 1227, un traité d’alliance offensive et défensive. On s’engagea de part et d’autre à se prêter main-forte. Flotte et les exécuteurs testamentaires achetèrent la protection du prélat en consentant à ce que les châteaux d’Upie et de Montoison fussent tenus en fief à perpétuité de l’Eglise de Valence; ils promirent en outre de lui payer une somme de 5000 sols de Viennois, dont 20000 représentaient la rançon des prisonniers faits par l’évêque. Peu de jours après, ce traité reçut la sanction de Flotte de Royans, qui se trouvait à Crest, dans le château des Poitiers, en compagnie de Bertrand d’Etoile, évêque de Die, et d’Aynard de Chabrillan.
  • Aymar de Bressieu, Héracle de Montlaur ses parents, s’unirent à elle avec leurs troupes Le vieux comte qui avait appelé à son aide Aymon, sire de Faucigny , fut défait dans ce combat, et sevit contraint de céder ses prétentions à sa belle fille. Une circonstance vint donner à ces événements une tournure romanesque : Flotte de Royans, jeune veuve active, intelligente, captiva le sire de Faucigny , qui, étant veuf, la demanda et l’obtint en mariage; Cette dame apportait en dot à son nouvel époux 20 000 sols de Viennois que feu Guillaume de Poitiers lui avait reconnus par testament, et 4000 sols qui lui étaient dûs à raison des dépenses faites par elle durant la dernière guerre. De son côté, Aymon de Faucigny réclamait 16 000 sols à titre d’indemnité de frais de guerre. C’était donc une somme totale de 40 000 sols à laquelle le sire de Faucigny avait droit et pour laquelle la terre du jeune Aymar se trouvait engagée. En garantie de cette dette, Aymon de Faucigny fut autorisé par le comte de Valentinois à se mettre en possession du château de Crest. Mais comme sa résidence ordinaire était éloignée, il céda ses droits sur cette place à Guillaume de Savoie, le 9 octobre 1231.(Mémoire pour servir l’histoire des comtés de Valentinois et de Diois- tome premier- chanoine Jules Chevalier – Gallica)
  • Pierre Isoard et Isoard de Bourdeaux, son parent, furent appelés en 1248 à terminer, en qualité d’arbitres, un différend qui existait entre le dauphin d’une part, et Flotte de Royans, veuve de Guillaume de Poitiers,et Aymar de Poitiers, comte de Valentinois, de l’autre. Deux ans plus tard, Guigues VI eut de nouveau recours au seigneur d’Aix, qui lui servit de témoin avec Osasèche, seigneur de la Roche, dans un traité avec Bertrand de Mévouillon.
  • Flotte teste en faveur de son fils Aymar, en décembre 1231, sans doute avant son remariage avec Aimon, seigneur de Faucigny : Testament de Flotte, dame de Royans, qui institue pour héritière sa mère Alix etlui substitue Aymar de Poitiers son fils qu’elle a eu de Guillaume de Poitiers son mari. Après sa mort, celui ci entrera en possession de son héritage (RD n° 7097).
  • Flotte apparaît dans de nombreuses donations pour le salut de l’âme de ses ancêtres : en 1234, Flotte fille d’ Osassica approuve la donation ou vente de Musan faite à la maison de Léoncel par son aieul Guidelin et ses fils en décembre 1174 (RD n°° 7281).
  • Le 10 novembre 1236, Flotte, dame de Royans et de Saint-Nazaire, pour satisfaire au reproche élevé contre son père Osassica, cède aux religieux de Val Sainte-Marie tout ce qu’elle possède sur la terre de Lente du Puy de Laspellas (RD n°° 7472 et 7471).

Un poète contemporain parle de son avarice comme d’une chose connue. On entendra bientôt sa veuve, Philippa de Fay, reprocher amèrement ce vice à son petit fils Aymar III, qui lui refusait, disait-elle, les choses nécessaires à la vie. Dans le dernier des cinq actes qu’il passa en faveur du prieuré de Montmeyran, en l’an 1222, il confirma les donations faites à ce monastère par Guillaume son père. On voit dans l’un de ces actes son sceau, dans lequel il est représenté à cheval, ayant sur son écu les armes de Poitiers, et pour légende « Sigillum Ademari Pictaviensis ». Sur le contre-sceau se trouve l’étoile à 16 branches (qui est celle de la Maison des Baux, d’où origine commune peut-être ?) et ces mots : « comitis valentinensis ».

Vers 1226, en effet, Guillaume de Poitiers, fils unique de notre comte et mari de Flotte de Royans, étant décédé, confiant à sa veuve, assistée des seigneurs de Bressieu et de Montlaur, la tutelle de son fils appelé Aimar, comme son aïeul paternel, celui-ci justement irrité revendiqua l’administration des biens qu’il avait donnés à son fils et,comme on la lui refusa, prit les armes; ce que voyant,les seigneurs de Bressieu et de Montlaur achetèrent la protection de l’évêque de Valence, ennemi du comte,en soumettant à son fief les châteaux de Montoison et d’Upie et promettant de lui payer l’énorme somme de 45,000 sous viennois, marché qui fut ratifié par Flotte peu de jours après et que suivit une guerre des plus opiniâtres et des plus violentes dont les conséquences furent des plus malheureuses pour le vieil Aimar II, qui, bien qu’ayant appelé à son aide le sire de Faucigny, dut s’avouer vaincu et suprême ironie, vit ensuite cet allié prendre pour femme sa bru victorieuse.

Bien plus, son petit-fils ayant épousé plus tard les rancunes de sa mère, il se vit un moment réduit à solliciter l’intervention du comte de Toulouse, pour mettre cet enfant à la raison, et c’est, en un mot, dans les conditions les plus tristes que se termina le 19 juillet 1250, l’existence de ce comte de Valentinois. »






Aymar II de POITIERS VALENTINOIS



  • Né 1222/23 et mort dès 17/06/1277 (teste 20/04/1277, inhumé dans. Abbaye de Bonlieu)
  • Fils de Guillaume de Poitiers-Valentinois et Flotte Bérengère de Royans
  • 4° comte de Valentinois (1239) et de Diois, seigneur de Clérieux (26), Montréal (07), Mézenc (Lagorce, 07), Chanéac, Chamberlac, La Roche-de-Glun et Fay (-sur-Lignon, 43), croisé (1270)
  • Marié en dès 24/04/1240 ou dès 1226 ? Sibylle Florie de Beaujeu, dame de Belleroche (42) morte dès 1256 (fille d’Humbert V et de Marguerite de Bâgé, dame de Miribel)
  • 2e épouse 26/01/1256 (dispense papale) Marguerite de Montferrat (Margherita de Monferrato, Savoie) née en 1223, morte en 1257 (dispense papale de 1256), qui ne lui donne pas d’enfant, fille de Boniface II le Géant de Montferrat (1203-1254) et Marguerite de Savoie)
  • 3e épouse (c.m.) le 04/1268 Alix (Hélissent, Alixent) de Mercoeur, dame de Saint-Privat-d’Allier (43) morte le 15/07/1286 (fille de Béraud VI «Le Grand» de Mercoeur et de Béatrix de Bourbon ; veuve de Pons V, seigneur de Montlaur (07), Posquière (30) et Castries (34), Pousson et Marguerittes

Sa descendance (de Sibylle de Beaujeu)

  • Philippa de Poitiers morte vers 1223 ; épouse avant 20/04/1277 Bertrand II des Baux ( 1268 – 1304/05) comte d’Avellino
  • Humbert de Poitiers (1277)
  • Guillaume de Poitiers (1252)
  • Marguerite de Poitiers (1246 – après 28/08/1303) dame de Châteauneuf-de-Vernoux, épouse ~1255 Roger seigneur de Clérieux (mort 1304)
  • Alix de Poitiers épouse ~1275 Art(h)aud V, seigneur de Roussillon (38), Annonay (07) et Méribel (Périgneu) (mort ~1311 (fils de Guillaume et de Béatrix de La Tour-du-Pin)
  • Othon de Poitiers mort en 1352 (Avignon) Evêque de Verdun (1350), seigneur de Montmeyran (26), Prieur de La Charité-sur-Loire (58),1342
  • Aymar III de Poitiers-Valentinois (mort 19/10/1329 seigneur de Fay (07, 1276), 5° comte de Valentinois et de Diois (26) (1276/77), seigneur de Clérieux, Crest (26) et Fay (07)
    • épouse (c.m.) le 04/12/1270 Hippolyte (Polie) de Bourgogne (-Comté), dame de Saint-Vallier (26) (fille d’Hugue de Chalon, comte de Bourgogne, seigneur de Salins (Jura) et d’Adélaïde de Méranie, comtesse de Bourgogne) (morte dès 1286 (teste 14/10/1283)
    • 2e épouse (c.m.) le 14/05/1288 (Vienne, 38) ; dispense papale le 31/01/1289) Marguerite (alias Jeanne) de Genève,morte après 08/10/1322 (fille de Rodolphe, comte de Genève (mort 29/05/1265 et de Marie de La Tour-du-Pin, dame de Varey-en-Bugey (01) plutôt que celle d’Aimon II, comte de Genève + 18/11/1280, et d’Agnès de Montfaucon, dame d’Aresches (39) et de Roulans (25) + 19/08/1278)

( d’Alix de Mercoeur)

  • Guilhem (Guillaume) de Poitiers-Valentinois (né après 1268, mort dès 1315), seigneur de Saint-Vallier (26), Baudiner (42) et Chanéac (07) ; épouse dès 30/04/1294 (dès 1281) Luce de Beaudiner, dame de Beaudiner (42), Querrières (43), Cornillon (42), Montregard (43), Beaujeu (69,en partie) et Saint-Germain-Laval (mort 10/11/1337) (test. 14/08/1337) (fille de Guillaume II, seigneur de Beaudiner, seigneur de Cornillon (mort dès 1294)

Aymar de Poitiers , comte de Valentinois et de Diois, petit fils d’Aymar II par Guillaume son père, succéda en bas âge à son aïeul sous la tutelle de Flotte, sa mère, qui avait disputé cette fonction, après la mort de son mari, à son beau père, et l’avait emportée de force avec le secours de l’évêque de Valence.

Aimar III de Poitiers, comte de Valentinois, petit-fils et successeur d’Aymar II, il s’empara du pouvoir comtal onze ans au moins avant la mort de son aïeul, tout en laissant à celui-ci le titre de comte, et entra en guerre dès le premier jour contre l’évêque de Valence, qui réclamait une somme de 8000 marcs d’argent que le vieil Aimar II avait été condamné à lui payer, pour réparation de certains dommages. Cette guerre, qui paraît avoir été fort malheureuse pour le pays, aboutit à un traité ; il transigea, le 22 février 1244, avec Philippe de Savoie, élu évêque de Valence et de Die, pour certains règlements de terres , seigneuries, entre autres pour le mandement de l’Etoile, que l’évêque s’obligea de lui restituer, et que le comte reconnaîtrait le tenir du dauphin ainsi que ses prédécesseurs avaient fait. Guigues dauphin comte d’Albon et de Vienne, lui promit par acte du 28 octobre 1245, de l’aider et assister en toutes ses guerres, et que s’il y manquait, il consentait de perdre le droit de fief des biens que le comte de Valentinois tenait de lui, comme aussi de ceux de Flotte de Royans sa mère.

Raymond VII comte de Toulouse et cousin d’Aymar, s’étant approché du Rhône au mois de février 1239, le comte de Valentinois vint le trouver, et par acte passé à l’Ile dans le Vénaissin le 9 avril suivant, lui déclara que le château de Bais avec ses dépendances était de son alleu, qu’il en était de même de seize autres châteaux, du nombre desquels étaient Privas, Tournon, Saint Alban, tous situés dans le Vivarais, et qu’il n’en tenait aucun en fief ou autrement de quelque seigneur temporel que ce fut. Aymar reçut ensuite ces domaines en fief franc du comte de Toulouse, après lui en avoir donné le domaine principal et direct, ne s’en réservant que le domaine utile et la possession naturelle, après quoi il lui en rendit hommage, les mains jointes, en présence de deux évêques et d’un grand nombre de seigneurs. C’était une restitution des droits qu’Aymar II avait usurpés sur le comte Raymond VI, après le jugement du concile de Latran qui le déclarait privé des domaines que les croisés lui avaient enlevés : jugement dont Raymond VII s’était fait relever en 1229.

Il confirma aux chartreux de Silve Bénite, le 12 des calendes de 1230 ce que son aïeul leur avait donné y ajoutant quelques privilèges.. Le sceau est d’un homme à cheval tenant un écusson sur lequel sont des besans avec un chef en contre sceau une grand étoile de treize rayons chargée au milieu à un croissant avec une étoile de neuf rais.


En outre le traité du 22 février 1244, réduisant à 5000 livres viennoises la somme à payer par le comte de Valentinois, celui-ci étant en outre confirmé dans la possession d’Etoile, de Chabrillan et de Chateaudouble, sous condition de les tenir en fief de l’évêque. Le jeune Aimar III n’attendit pas, du reste, cette confirmation pour octroyer une charte de libertés aux habitants d’Etoile; car, cette charte est antérieure d’un jour au traité.

Il acheta la terre d’Ourches six mille sols, le 6 avril 1247, et le 22 juillet 1248, transigea avec le même Philippe de Savoie, archevêque de Lyon et administrateur de l’évêché de Valence, et par cet acte il fut dit que les vassaux de l’évêque qui étaient exempts de péages ne le seraient que pour leurs vivres ; il y réglèrent aussi leurs droits de juridictions tant de Crest dont l’évêque avait été obligé de lui restituer une portion, comme successeur de Silvion de Crest, par la transaction de 1244, «  que d’Alais, où ce prélat avait une portion, et le comte deux, et que l’évêque ne pourrait édifier aucune bastie depuis Valence jusqu’à Livron  » ;

Après, c’est contre le Dauphin que le petit-fils du comte Aimar II guerroya, et cela à cause de Saint-Nazaire en-Royans et de quelques autres terres que lui disputait ce prince, qui lui fit ensuite un grief de ce qu’il avait prêté aide au roi saint Louis, lorsqu’il s’empara du château de la Roche-de-Glun, au mois de juillet 1248, et le détruisit pour punir Roger de Clérieu, à qui il appartenait, d’avoir voulu faire payer aux croisés, descendant le cours du Rhône,des droits de péage. Des arbitres mirent fin à ces conflits en décidant, le 27 mai 1252, que les terres revendiquées par Aimar III lui appartiendraient, sous condition d’en faire hommage au Dauphin.
Le mercredi après l’Assomption 1250, il fit une transaction avec Jeanne de Savoie, veuve de son petit fils Aymé de Poitiers, seigneur de Taulignan, et le 8 mai 1257, étant à Châteaudouble, il promit au roi Saint Louis de lui rendre le château de Bidache à grande ou petite force tant que lui ou les enfants de feu Béraud de Bidache ou de Guillaume de Soloignac le tiendraient ; acquit le château de Gloiras en Vivarais, de Girin Mallet, chevalier, le 24 mai 1259 ; transigea avec le prieur de Saint Michel de Carase, diocèse de Viviers près de Tournon, vers Privas, sur lequel le comte avait toute juridiction et où il prenait le vingtième de pain et de vin,et dont les habitants étaient tenus envers lui de tous subsides, de toutes corvées et clôtures, excepté celles des châteaux de Tournon et de Privas.

Cette transaction fut faite le 14 janvier 1261 ;

Le prince d’Orange rendit une sentence arbitrale entre le comte Aymar de Valentinois et les autres co-seigneurs de Châteauneuf de Mazens, par laquelle tous leurs divers droits furent réglés entre eux le 1er janvier 1262 et le mardi après la saint Martin, il transigea avec le bayle du Fay au sujet des droits dûs au comte par les habitants du lieu, lesquels furent réglés. Entre ces droits, il est dit que si aux noces on tue un bœuf ou une vache, la cuisse ronde en appartient au comte, et que si quelque fille sort du Fay pour être mariée ailleurs, il doit en avoir les jarretières et le couvre chef ;

Il acquit de Guillaume et Pierre de Châteauneuf une des portions qu’ils avaient à Châteauneuf de Mazenc le 13 mai 1263. Le 15 mars suivant, il acquit des mêmes une autre portion de cette seigneurie et en mars1266, il fit encore l’acquisition de la terre de Saint Gervais, que lui vendirent Raymonde, veuve de Raymond Albert de Raymondet, ses enfants et Bertrand Albert leur oncle. Il transigea au mois de mars suivant, avec Guigues dauphin, qui lui céda les droits sur Crest, Aouste, et Divajeu, et les fiefs qui en dépendaient, ensuite de quoi, le samedi avant le dimanche des Rameaux de la même année, il ordonna aux habitants de Clérieu de reconnaître le dauphin à qui il avait cédé cette terre. Il acquit le 21 septembre 1269 la terre de Chateauneuf de Bontieu, de Pierre de Châteauneuf, à qui il la remit, pour la tenir de lui à foi et hommage, et le prieur de Saint Gilles, de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, après deux sentences arbitrales passées entre lui et le comte, datées du 13 décembre 1268 et du 22 du même mois de l’année suivante, fit hommage au comte Aymar de tout ce que son ordre possédait sous sa domination, le 22 janvier 1269. Alphonse, comte de Toulouse, fils du roi Louis VIII lui inféoda le château de Valeirac, le jeudi après la fête de Saint Pierre et Paul 1270, et le 27 novembre 1271, Il prêta hommage au roi Philippe le Hardi, comte de Toulouse, en la personne de Florent de Varennes, amiral de France,envoyé pour le recevoir, de ce qu’il possédait au Comtat Venaissin, qu’il avait autrefois hommagé au comte de Toulouse, et procéda en même temps pour la conservation des privilèges accordés à ses prédécesseurs et à lui en particulier par Alphonse de France, dernier comte de Toulouse et de Venaissin.

Et il en fut ainsi pendant trente-huit ans, la vie de ce comte de Valentinois, qui poussa la rapacité et l’absence de scrupules jusqu’à vouloir priver de son douaire son aïeule, devenue veuve, n’ayant été qu’une suite de luttes et de querelles avec ses voisins, aux dépens de qui il s’efforça toujours d’agrandir son petit état;ce qui le rendit si redoutable pour eux et particulièrement pour les prélats qui se succédèrent, de son temps, sur le siège épiscopal de Valence, qu’après avoir usé de tous les autres moyens en son pouvoir pour ramener l’ambitieux et belliqueux comte à de meilleurs sentiments, le pape estima qu’il n’y avait plus qu’à réunir les deux évêchés de Valence et de Die sur une même tête, pour mettre leur titulaire plus à même de résister. La bulle d’union est du 25 septembre1275; mais ce n’est qu’après la mort de l’évêque de Die, Amédée de Genève, qu’elle reçut son plein effet, et cette mort ne précéda que de quelques semaines celle d’Aimar III, qui mourut à Rochemaure, au mois d’avril 1277, laissant deux fils et deux filles de ses deux mariages, le premier avec Florie de Beaujeu , l’autre avec Alix de Mercoeur.

Aimar III avait augmenté d’autant plus sensiblement les biens de sa maison, qu’au résultat de ses empiétements il avait ajouté plusieurs terres acquises à prix d’argent ou par échange: par exemple, celle d’Ourches, en 1247 ; le haut domaine du château de Rochefort en Valentinois, en 1252 ; le château de Gluiras en Vivarais, et la terre de La Vache, en 1259 ; partie de la terre de Châteauneuf-de-Mazenc, en1263, et celle de Saint-Gervais, en 1266; puis, les droits du Dauphin sur une moitié de Crest et sur Aouste et Divajeu, en 1267; enfin, ceux du comte de Toulouse sur une partie de Valréas et d’autres possessions de Dragonnet de Montauban. »

Il fit un premier testament le 20 avril 1274 et un second le 20 du même mois 1277. Etant à Roquemaure et par un acte passé en même lieu le 6 mai de la même année, il fit donation entre vifs à son fils Aymar, des châteaux de Bais, Pousin, Saint Alban, Privas et Tournon, tous situés au diocèse de Viviers, de ceux de l’Etoile, Montmayran, Upian, Chateaudouble, Charpey et Grâne, au diocèse de Valence, et de ceux de Crest, Quint, Pontas et de Saône, au diocèse de Die, mourut peu après et fut enterré au monastère de Beaulieu, ordre de Citeaux, dans le diocèse de Valence, ainsi qu’il l’avait ordonné.

En 1277, le codicille fait par Aimar de Poitiers, comte de Valentinois par lequel il commet l’administration de Guillaume son fils à noble Guillaume de Chateauneuf

Quelques mois après la mort d’Aymar III de Poitiers, le roi intervient directement dans la succession du comté de Valentinois en donnant l’ordre au sénéchal de Beaucaire de se rendre au château de Baix afin de faire rendre à la veuve d’Adhémar III son fils sans qu’on puisse savoir qui s’en était emparé.

Suivant son testament le comte Aimar III de Poitiers désire être enseveli dans le monastère de Notre-Dame de Bonlieu, au diocèse de Valence; il recommande de régler tous les différends qu il avait avec les églises de Valence et de Die, conformément à la décision des arbitres nommés et de pacifier de même toutes ses querelles avec les abbayes de Saou, de Cruas, d’ Aiguebelle, etc.; il veut, si l on peut trouver dans sa terre un homme capable de prendre la croix et d aller au secours de la Terre Sainte, qu’ on lui donne tous ses chevaux de selle, toutes ses armures et assez d’ argent pour passer la mer et combattre pendant deux ans pour le salut de l’ âme du testateur; si l’ on ne trouve personne pour remplir ce rôle, ses chevaux et ses armes seront partagés entre l’ ordre du Temple et celui de Saint-Jean-de Jérusalem; il ordonne, en outre, que sur les deniers de sa succession on prenne les sommes nécessaires pour équiper un arbalétrier et lui permettre de se rendre en Terre Sainte où il devra guerroyer deux ans…

Au cas où Aimar, son fils et héritier universel, refuserait d exécuter ce testament, les évêques du Puy, de Viviers et de Grenoble devraient l’ y contraindre,au besoin par la censure ecclésiastique; il lègue leurs dots à ses filles Philippe, femme de Bertrand de Baux, et Marguerite, femme de Roger de Clérieu; à son fils Guillemet, il laisse le château de Chanéac; enfin, il institue pour héritier universel son fils Aimar et lui substitue son petit-fils Aimaret (Rochemaure, 12 des cal. de mai [20 avril] 1277).



Sceau d’ Aymar II de Poitiers-Valentinois



  Aymar III de POITIERS VALENTINOIS



  • Né en 1240 et mort après 1277, fils de Aymar de Poitiers Valentinois et de Sibylle de Beaujeu
  • 5° comte de Valentinois et de Diois (26) (1276/77), seigneur de Clérieux, Crest (26) et Fay (07)
  • Epouse (c.m.) le 04/12/1270, Hippolyte (Polie) de Bourgogne-Comté, dame de Saint-Vallier (26) (fille d’Hugues III de Chalon, (1220-1266) comte de Bourgogne, seigneur de Salins (Jura), et d’Adélaïde Ière (Alix) de Méranie de Bourgogne d’ANDECHS, comtesse de Bourgogne) (morte dès 1286p) (teste 14/10/1283)
  • 2e épouse (c.m.) le 14/05/1288 (Vienne, 38) ; dispense papale du 31/01/1289, Marguerite (alias Jeanne) de Genève (morte après 08/10/1322 ) fille de Rodolphe, comte de Genève (mort le 29/05/1265), et de Marie de La Tour-du-Pin, dame de Varey-en-Bugey (01) plutôt que celle d’Aimon II, comte de Genève (mort le 18/11/1280), et d’Agnès de Montfaucon, dame d’Aresches (39) et de Roulans (25) (morte le 19/08/1278)

Du 13 mai 1288

Contrat de fiançailles entre Adémar de Poitiers, comte de Valentinois, et Marguerite de Genève, sœur du comte Amédée. – Les médiateurs pour le mariage ont été entre autres : G. archevêque de Vienne; Humbert, Dauphin de Viennois, comte d’Albon et de la Tour (du Pin); Arthaud de Rossillon, seigneur d’Annonay ; etc. Le comte Amédée, (agissant du consentement de ses frères, Jean évêque de Valence et de Die, et Guy de Genève, trésorier de saint Frambaud à Senlis,) constitue à sa soeur une dot de huit mille livres viennoises, payables : deux mille livres au moment où l’épouse sera conduite chez le comte de Valentinois et ensuite mille livres chaque année jusqu’à entier payement. La validité des fiançailles dépend de cette clause, que Marie, fille du dauphin Humbert et de sa femme Anne, sera donnée en mariage à Aimaret, fils d’Adémar de Poitiers, à la même époque où le dit Adémar épousera Marguerite de Genève. Les enfants issus du mariage d’Adémar et de Marguerite auront droit, entre eux tous, sur les biens de leur père à 1,500 livres de revenus annuels, qui seront tenus en hommage-lige du dit Aimaret, fils du premier lit d’Adémar. Témoins, outre les médiateurs : la Dauphine Anne ; Ysundon, doyen de Vuillonnex ; Jean de la Motte, expert en droit ; Guillaume de Châteauneuf; etc.

Sa descendance :

– De Polie de Bourgogne-Comté :

  • Aymar , qui succède à son père sous le nom Aymar V ; Aymar (Adhémar) IV de Poitiers-Valentinois dit «Aymaret»,(mort le 12/08/1339 (Baix-en-Vivarais, 07) ,6° comte de Valentinois et Diois (26,) dès 1320), seigneur de Royans, Châteaubourg, Mirabel (07) et Baix-en-Vivarais, (07) ; épouse (c.m.) 13/05/1288 (dot : 13 000 £) et 1297 Marie de Viennois (de La Tour du Pin) (morte ~1305/10), fille d’Humbert 1er (mort 12/04/1307, et d’Anne, Dauphine du Viennois) ; 2e mariage (c.m.) 1315 (Villeneuve-les-Avignon) avec Sibylle des Baux (née ~1284/1300 ?, morte dès 1360) (teste 22/05 et 25/09/1345) (fille de Bertran III, seigneur des Baux (13), comte d’Avellino (Campanie, Italie), et de Sibylle d’Anduze
  • Alix  ( Alise ) de Poitiers-Valentinois , morte après 05/08/1343, épouse avant 28/04/1309 Géraud V Adhémar, seigneur de Monteil (mort 1352/53)
  • Louis de Poitiers-Valentinois (né après mai 1277, mort en 16 août 1327 à (Saou), Evêque (duc & Pair) de Metz, Langres et Viviers (~25/04/1319)
  • Constance (morte vers 1283), mariée à Hugues Adémar, seigneur de Monteil ;
  • Sybille (morte 1309/12) ; Sibylle de Poitiers-Valentinois épouse avant 04/06/1290 Hugues Adhémar,seigneur de Montélimar (mort~1334)
  • Hippolyte (Polite) de Poitiers-Valentinois fl ~1283/87 épouse dès 1299 (1285 ?) Gui (Guyot, Guidon) 1er, seigneur de Montlaur (07) et Arlempdes (43) (né ~1268 et moort 1327 ou après 1336 ? (fils de Pons V ou VI de Montlaur et d’Isabelle-Hermine d’Anduze) ; postérité Montlaur, Sabran, Genève

– De Marguerite (alias Jeanne) de Genève :

  • Amé (Amédée) de Poitiers-Valentinois (mort 06/08/1350) seigneur de Saint-Vallier, Clérieux (26), Conques (-à-Bornie, Lucey, 73) et Blacons (26, 1321) : épouse dès 22/05/1330 Jeanne de Savoie (morte après 13/11/1355) (fille de Philippe de Savoie, prince d’Achaïe et de Morée,et de Catherine de La Tour-du-Pin)
  • Anne de Poitiers (née ~1289 , morte 17/08/1351) vicomtesse de Creyssels (12), dame de Meyrueys (48), dame de Marsillac, Salles-Comteaux (12), Agen d’Aveyron (12) et Gages ; épouse en 1302 Henri II, comte de Rodez (12), vicomte de Carlat (15) (mort dès 15/10/1303 (ou 1304?) (fils de Hugues IV de Rodez et d’Isabeau de Roquefeuil ; veuf de 1) Marquise des Baux et de 2) Mascarosse de Comminges). Elle se remarie le 22/05/1313 avec Jean 1er, comte de Clermont (1325) dit «Dauphinet», Dauphin d’Auvergne (1286, 1324), seigneur de Mercoeur (1321), comte de Clermont (1324) (né ~1280, mort 10/03/1351/52) (teste 1340) fils de Robert III, comte de Clermont, Dauphin d’Auvergne (mort 19/01/1324, et d’Hélissent (alias Alixent) de Mercoeur (morte 15/07/1286)
  • Catherine de Poitiers (morte après 1322) épouse (c.m.) 24/11/1309 (Bagnols-sur-Cèze, 30) Aimeri VIII, vicomte de Narbonne (11) (mort après 1322) fils d’Aimeri VII de Narbonne et de Jeanne de L’Isle-Jourdain ; veuf 2e épouse Tiburge d’Usson, dame de Puysséguier
  • Guillaume de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier (mort, teste 1339)


Aymar fit hommage au dauphin pour l’Etoile, Crest, Aouste, Divajeu et pour ce qu’il avait en Royans, le 17 juin 1277. Le dauphin avait des prétentions sur ces terres, mais par traité du 1er février suivant, il s’en désista et le comte de son côté le déporta de l’hommage de la baronnie de Clérieu avec ses arrières fiefs, qu’il aurait dû recevoir de Roger seigneur de cette terre, et le rendit hommagé du Dauphin, mais le dauphin lui rendit cet hommage de Clérieu le 13 juillet 1280.

Il hérita des querelles de son père, en même temps que de ses états, et dut se mesurer aussitôt avec Amédée de Roussillon, premier évêque des deux diocèses réunis de Valence et de Die ; car, à peine s’était-il mis en règle avec le Dauphin, seigneur supérieur de quelques-unes de ses terres, en lui faisant hommage, au mois de juin 1277, que le belliqueux prélat, qui menait lui-même ses troupes, lui enleva, coup sur coup, plusieurs châteaux dans le Diois. Aimar III riposta en chassant les épiscopaux de Crest, de Bourdeaux et de Divajeu,et la lutte menaçait, par suite, de prendre d’énormes proportions, quand le roi de France intervint.

La principale cause de la querelle étant la possession de la ville de Crest , dont l’évêque et le comte se partageaient le domaine, des arbitres furent chargés de trancher le différend, après mûr examen des droits de chacun ; en attendant, les deux contendants rendirent l’un et l’autre ce qu’ ils avaient pris. Seulement l’évêque n’eut pas plus tôt recouvré sa moitié de Crest, qu’il y fit construire en toute hâte une forteresse dominant un peu celle du comte ; puis, la principale église de cette ville lui étant nécessaire pour l’établissement d’un chapitre, il l’acquit des religieux de Saint-Ruf, à qui elle appartenait, en leur donnant en échange le prieuré de saint Médard de Piégros, qui relevait d’Aimar IV au point de vue féodal, ce qui exaspéra d’autant plus ce dernier que le prélat, dont on devinait facilement les intentions, fit alors une ligue avec ses frères, l’archevêque de Lyon et le seigneur d’Annonay.

S’inspirant de cet exemple, le comte de Valentinois fit un traité d’alliance avec le connétable Humbert de Beaujeu et le seigneur de Montferrand, ses oncles maternels, et tout enfin faisait prévoir une prochaine reprise des hostilités dans notre pays, quand Amédée de Roussillon mourut à Die, le 16 septembre 1281, des suites d’une blessure reçue dans un combat contre les Romanais révoltés.



Aymar IV de POITIERS VALENTINOIS dit «Aymaret»



  • Né en 1240/1250 fils d’Aymar III de PoitiersValentinois (1223-1277) Comte de Valentinois et de Hippolyte (Polie) de Bourgogne-Comté
  • Mort le 12/08/1339 (Baix – 07) (ou 10/19 octobre 1329, Crest – 26)
  • 6e Comte de Valentinois et Diois (26, dès 1277, seigneur de Royans, Châteaubourg, , Mirabel (07) et Baix-en-Vivarais, (07), baron de Clérieu et de Crest
  • Epouse (c.m. le 13/05/1288, dot : 13 000 £) et 1297 Marie de Viennois (de La Tour du Pin) (morte ~1305/10), fille d’Humbert 1er (mort le 12/04/1307), et d’Anne, Dauphine du Viennois)
  • 2e épouse (c.m.) 1315 (Villeneuve-les-Avignon) Sibylle des Baux ( née ~1284/1300 ?, morte dès 1360 (teste 22/05 et 25/09/1345) (fille de Bertran III, seigneur des Baux (13), comte d’Avellino (Campanie, Italie), et de Sibylle d’Anduze) dont :
  • Aymar aîné de Poitiers Valentinois est assassiné le 13/08/1324, comte de valentinois sans postérité, le pouvoir passe au cadet Louis
  • Othon de POITIERS VALENTINOIS mort en 1352 (Avignon) Evêque de Verdun (1350), seigneur de Montmeyran (26), Prieur de La Charité-sur-Loire (58),1342
  • Guichard de Poitiers (mort peu après 10/1328) (1329 ?, croisé), seigneur de Privas (07) et du château de Boulogne (07)
  • Jeannette de Poitiers (morte après 17/10/1340) (test.) (inhumée à Crest)
  • Aliénor de Poitiers (morte 09/01/1340) épouse (c.m.) le 20/12/1332 Bermond III d’Anduze, seigneur de La Voulte-sur-Rhône, 07) et Rochemaure (mort après 22/04/1363 et 2e épouse Maragde du Tournel
  • Catherine de Poitiers (morte dès 13/05/1346) épouse après 01/07/1332 Tommaso del Carretto, marchese di Savona (alias Thomas de Savone)
  • Guilhem (Guillaume) de Poitiers (né 1309, mort 06/09/1374) Prieur de Goulorgues, Pont-Saint-Esprit (30), 1326), moine de Cluny (1329), Prieur de La Charité-sur-Loire (58), 1339), Evêque-duc de Langres (52), 1346), Pair de France au sacre du Roi Charles V ; liaison avec Marguerite de Chappes (-Etrepy ou Joinville ?) dont deux filles ( Marguerite et Simonette) et deux garçons (Guillaume de Langres, Jacques).
  • Henri de Poitiers (né 1327/28, mort 25/08/1370), Evêque de Gap (05) puis de Troyes (10), 1353/54) ; liaison avec Jeanne de Chenery, religieuse au Paraclet (10) dont un garçon (Antoine) et trois filles (Jeanne, Guillemette, Marguerite)
  • Marguerite de Poitiers (morte 02/1380) épouse 1330 Jean, vicomte de Beaumont ( 1302-1355)
  • Agathe de Poitiers (morte après 1339) ép. (c.m.) 28/05/1330 Aynar II de Clermont-en-Viennois (ou en-Dauphiné) (mort dès 27/06/1349), Connétable du Dauphiné ; postérité famille de Clermont
  • Polie (ou Polite) de Poitiers (née 1302/03 , morte dès 23/12/1346) dame de Bouzols (43), Servissan, Ceussac (43), Saint-Paulin (13), épouse le 23/06/1319 (Vincennes) Renaud III (ou IV) de Trie, comte de Dammartin (mort 09/1327), se remarie après 1332 avec Guillaume Armand VII, vicomte de Polignac (mort 19/05/1344) ; postérité famille de Trie
  • Louis 1er de Poitiers (mort tué en bataille 23/10/1345 (Auberoche, 24), 7° comte de Valentinois et de Diois (1339), seigneur de Bouzols (Arsac, 43) Lieutenant Général en Languedoc (15/12/1340), épouse (c.m.) 20/05/1319 et 23/01/1321 (Paris) (dispense papale du 01/07/1319) Marguerite de Vergy, dame de Vadans (39), Senans (Arc, 25), Villerobert (morte après 07/1357) fille d’Henri II et de Mahaut de Trie
  • Aymaret de Poitiers (mort 31/10/1366), seigneur de Veynes (05), baron de Bouzols (43), Servissan, Chalençon (1333), épouse 03/04/1351 Guyotte (Guiotte) d’Uzès (veuve de Louis de La Cerda dit «d’Espagne», dont en postérité une fille Marguerite de Poitiers qui épouse avant 1377 Geoffroi de Buys et un fils Louis II de Poitiers (né 1354, mort le 04/07/1419 (Baix-sur-Rhône) (teste 22/06/1419), 9e comte de Valentinois et de Diois
  • Maragde (Marguerite) de Poitiers (morte 02/1380 (inhumée Abb. de Molisais)
  • Charles 1er de Poitiers (né 1330/31, mort 1419 après 18/03/1410 (test.), chanoine de Toul et Viviers, chantre de Valence, baron de Clérieux (26), seigneur de Saint-Vallier, Chalençon, d’Arcis-sur-Aube (10), don de Marguerite de France, veuve de Louis, comte de Flandres dont il est conseiller), Royans (26), Privas, Boulogne, Tournon (07), La Ferté, Vadans, Saint-Nazaire,Chantemerle, Durfort, Saint-Fortunat, Mirabel, Pousins, Ostien, etc., Chambellan du duc de Bourgogne ; épouse dès 1367 Simon(n)e de Méry (de Joinville-Vaucouleurs ?) (morte un 04/07 dès 1402), fille d’Anseau (?) dont six garçons et une fille ; liaison(s) avec ?Béatrix (?) dont trois fils et deux filles)
  • Humbert, bâtard de Poitiers 1345 épouse. Aymare ?
  • Lancelot, bâtard de Poitiers 1339
  • Aymar a une fille de sa première ou de sa deuxième épouse : Alésie de Poitiers (morte 5 août 1343), mariée à Giraud V Adémar, seigneur de Monteil.

En 1279, Pons de Montlaur reconnaît tenir en fief le castrum d Antraigues du comte de Valentinois

En 1280, le jeune Aymar IV rend hommage à Philippe III pour le comté de Diois et pour les châteaux Vivarais autrefois tenus par les comtes de Toulouse

En 1280, Aymar IV s’allie avec Louis de Beaujeu contre l’évêque de Valence et ses frères de Roussillon

En 1280, Pons de Montlaur acquiert la seigneurie de Mayras dans la vallée de l Ardèche, dont il rend hommage quelques années plus tard à l évêque du Puy

En 1282, dans la guerre de succession du Dauphin Jean, Aymar prend parti pour Humbert de la Tour du Pin contre Robert de Bourgogne. La fille aînée d’Humbert est promise au fils aînée d’Aymar…

Le 7 février 1282, hommage prêté à Aymar de Poitiers, comte de Valentinois, par Odoul, seigneur de Tournon, fils de feu Guillaume, avec l’autorisation de son curateur Aymon Payen, pour son avoir au château, terroir et mandement de Châteauneuf de Vernoux, sauf le domaine ou métairie de Saint-Apollinaire de Ras.

Au printemps 1291, Aymar IV répond à l’appel de l’empereur Rodolphe de Hasbourg contre le duc de Bourgogne et son allié le duc de Savoie qui subissent l’influence française.

Le 21 juillet 1293, contrat d’obligation passé par noble Raymond de Meuillon, à noble Aymard de Poitiers, pour la somme de … sous l’hypothèque du château de Cornillon

En 1293, lettres patentes du roi Philippe IV au sénéchal de Beaucaire pour rendre justice à Guigue, seigneur de la Roche contre Aymar de Poitiers qui lui cause préjudice pour son péage de Mézilhac en détournant les marchandises et en contraignant les muletiers à prendre la route de Chalençon où Aymar de Poitiers possède un péage

En mai 1297, protestation d Aymar de Poitiers, comte de Valentinois, sur l’ envoi d Aymar, son fils, avec des gens de guerre au lieu de Reims, pour la défense du royaume de France suivant la réquisition à lui faite par Philippe, roi de France, par laquelle il n entend point lui, ni ses successeurs, y être tenus ni obligés.

En 1298, avec l’élection de Guillaume de Roussillon comme évêque de Valence et de Die, reprennent les luttes entres le comte et l’évêque si bien qu’en 1310, Guillaume prend le titre d’évêque et de comte de Valence et de Die.

A la fin des années 1290, les plaintes du comte de Valentinois contre ce qu’ il estime être des abus de l’ administration royale, impôts levés par les agents royaux au détriment du comte, hommes du comte convoqués directement à l’ ost royal…… se multiplient.

Le 1er juin 1310, vente à Aymar de Poitiers, comte de Valentinois, par Isnard de Montarene, de toute la juridiction qu’il possède au château de Blacons et d’une partie du péage, pour le prix de 100 livres communes ou 200 livres tournois avec quelques rentes entre le rivage de Luc et le devès de Taulignan .

En 1311, Aymar héberge à Etoile le pape Clément II qui se rend au concile de Vienne.

Le 22 juin 1315, vente faite par noble Guillaume de Montmeyran, bailly de la terre d Aymar de Poitiers, fils d Aymar, comte de Valentinois, pour lui et au nom du dit fils aîné au dit comte de Valentinois,son père, des revenus et émoluments sur le péage de Leve, appartenant audit fils, tant par terre que par eau et ce, pour les sept ans à venir……

Humbert, dauphin premier du nom et lui firent un traité le 14 juillet 1283 par lequel ils s’obligèrent que la première des filles du dauphin qui serait en âge nubile épouserait le premier des fils du comte qui serait en état d’être marié et qu’en attendant, cette fille serait livrée au comte pour la faire élever. Mais ce traité ne se réalisa qu’avec le petit fils d’Aymar.

Délivré ainsi de son plus redoutable adversaire, Aimar IV qui, de même que tous les Poitiers, n’était pas homme à s’accommoder de la paix, eut d’autres querelles, et lorsqu’il ne guerroya plus pour son compte, il le fit pour d’autres. Nous savons, par exemple, que le 6 août 1283, c’est-à-dire deux mois après avoir convenu avec Humbert de la Tour, mari de la dauphine Anne, que la fille de ce dernier épouserait son fils à lui, dès qu’elle serait nubile, il se mit à la solde de ce prince, à qui le duc de Bourgogne disputait l’héritage des Dauphins. Puis, c’est avec l’évêque Guillaume de Roussillon, successeur d’ Amédée, qu’il eut des dissentiments, d’abord à cause de la bâtie ou maison-forte qu’il avait fait construire à Lène, pour la sûreté des voyageurs qui fréquentaient ces parages, disait-il ; ensuite à cause du titre de comte que lui disputait ce prélat, qui fut le premier à s’intituler évêque et comte de Valence et de Die.

Guillaume s’étant alors, en effet, adressé à Rome pour faire valoir ses prétentions, Aimar IV envoya son fils aîné, accompagné de quelques seigneurs, au roi des Romains, Henri de Luxembourg, pour faire valoir les siennes auprès de ce souverain. Enfin, ce dernier lui ayant donné raison par lettres du 15 janvier 1311, et l’évêque n’en continuant pas moins à prendre les titres d’évêque et de comte, il prit alors celui de comte de Valentinois et de Diois ; de là s’ensuivit une telle animosité entre eux que le pape Clément V, qui se rendait au concile de Vienne, s’étant arrêté en passant chez Aimar IV, à Etoile (23 et 24 septembre 1311), dans l’intention de le réconcilier avec son rival, n’y arriva pas. Reste à savoir si ce fut là le fait d’Aimar IV lui-même ou celui de son héritier présomptif; car il est bon de dire que ce comte de Valentinois se reposait alors, depuis quelque temps de là, sur son fils aîné du soin d’administrer ses états, et qu il en fut ainsi jusqu’à sa mort arrivée en 1329, à Baix, d’où son corps fut transporté en l’église de Cruas, où son tombeau se voit encore avec cette épitaphe : Hdc jacent in fossd Ademari coinitis ossa Nobilis et potensvirilitale sud.

Si précaire était, du reste, dès 1314, son état de santé, qu’il ne put se rendre à l’appel du roi de France, lorsqu’il le convoqua pour la guerre de Flandre, à laquelle son fils mena ses vassaux du Vivarais; et que, hanté par la crainte de la mort, il chargea trois ans après son fils Louis, évêque de Viviers, de réparer les injustices qu’il pouvait avoir commises.

Aymar IV était bon économe : il augmenta considérablement ses domaines par différentes acquisitions qu’il fit : Il acheta le 4 février 1288 le château de Suze, de Guigue, qui en était seigneur, moyennant 16 000 sols viennois. Il confirma de son sceau la donation que fit la dauphine Anne à Jean ,dauphin, son fils, du Dauphiné, le 13 juillet 1292 . Il acquit le 4 mai 1293 la terre et seigneurie de Taulignan, de Bertrand de Taulignan, moyennant dix mille livres, lui donna celles de Rochefort et Cléon d’Audran au diocèse de Saint Paul trois châteaux et deux autres aux diocèse de Valence et Die. il acheta la terre de Barre en Vivarais le lundi avant les rogations 1296, et le château de Montclar au diocèse de Die, le 13 septembre 1298, ce qui fut approuvé par le dauphin Humbert, et les nobles de ce lieu, au nombre de neuf,nommés dans l’acte, lui firent en même temps hommage .

L’évêque de Die ayant fait faire quelque acte de juridiction dans la terre de Sailhan (Saillans), le comte lui fit signifier par acte du jeudi avant la saint Jean Baptiste 1299 que s’il continuait, il lui déclarerait la guerre et le 2 janvier 1300 il fit hommage au pape et à l’église romaine de plusieurs terres, entre autre de Châteauneuf de Mazens, de Savasse, Pierrelatte, que tenait de lui en arrière fiefs Hugues Adémar seigneur de Miribel. Le 11 janvier 1303, il transigea avec Jacques, abbé de Lioncet (Léoncel), qui reconnut que son monastère fondé au mandement d’Aigluy (Egluy), avait toujours été sous la sauvegarde des comtes de Valentinois, qui y avaient toute juridiction et pouvaient y tenir un garde, que l’abbé payerait. Lui et son fils sont employés dans la convocation de l’arrière ban faite en1304 pour cent hommes d’armes et trois mille sergents.

Il vendit le château de Belleroche provenant de la succession de Florie de Beaujeu sa mère, à Guillaume de Marzac, suivant une transaction passée entre Guichard de Beaujeu et ledit de Marzac, sur les limites de ce château, en mars 1317.

Graton et Guichard de Clérieu, fils de sa sœur Marguerite, lui vendirent le 17 février 1323 les terres et châteaux de Mirebeau et de Pisanson, outre la tour de Romans, mais par acte du lendemain, il céda à Guichard de Clérieu l’usufruit de Mirebeau.

Il fut condamné par sentence rendue à Saint Marcellin le 22 octobre 1324, à prêter hommage au dauphin Humbert.

Il testa, le 28 février 1277, puis le mardi avant la fête de Saint Laurent 1304, et du Chêne, rapporte son codicille fait au château du Sauset le 3 avril 1324. Il vivait encore en mai 1329, et mourut âgé de plus de 80 ans.

Le 10 novembre 1316, Aymar de Poitiers, comte de Valentinois et Diois, étant retenu par de graves infirmités dans son château de Grâne, frère Guilherme Saramandi, ordre des Prêcheurs, lui signifie que le pape Jean XXII, à la prière du comte l’avait envoyé lui apporter l’absolution, à condition qu’il fît réparation de ses injustices (clamores) et forfaits. Aymar charge de ce soin son fils Louis de Poitiers, évêque de Viviers (RD VII n°°2889).



Au Moyen Âge, Grane faisait partie du comté de Valentinois-Diois. Son château était une des résidences favorites des comtes de Poitiers qui y conservaient leurs archives et leur trésor.

Codicille d Aimar IV de Poitiers, comte de Valentinois et Diois, par lequel il confirme son testament précédemment dressé par Pons Lambert, notaire, sous réserve des dispositions suivantes : il modifie le legs fait à son fils Amédée, lequel comprendra les châteaux de Taulignan, La Roche-Saint-Segret et Blacons, le fief de Pègue, les châteaux d AudiiÏ red, de Bourdeaux,de Comps, d 0rcinas, de Besaudun, de Poèt-Celar, d Auriple, de Baix en Diois, d Ourches et des Marches, sous cette condition toutefois que ledit Amédée restera, pour lesdites seigneuries, le vassal ducomte de Valentinois; le testateur lui laisse en outre 10.000 livres de tournois (Sauzet, 3 avril 1324).

Autre codicille du même Aimar IV confirmant le testament et les codicilles précédents et complétant les libéralités faites en faveur d Amédée de Poitiers (Grane, 5 juillet 1324).



Louis 1er de Poitiers -Valentinois



  • Né 1300 et mort tué à la bataille le 23/10/1345 (Auberoche, 24), fils de Aymar (Adhémar) IV de Poitiers-Valentinois et de Sibylle des Baux
  • 7° comte de Valentinois et de Diois (1339), seigneur de Bouzols (Arsac, 43) Lieutenant Général en Languedoc (15/12/1340)
  • Epouse (c.m.) 20/05/1319 et 23/01/1321 (Paris) (dispense Papale 01/07/1319) Marguerite de Vergy, dame de Vadans (39), Senans (Arc, 25), Villerobert (morte après 07/1357) fille d’Henri II et de Mahaut de Trie dont postérité :
    • Aymar (Adhémar) V «Le Gros» de Poitiers-Valentinois (né 1322, mort 1374) 8e comte de Valentinois et de Diois, bienfaiteur de l’Abbaye de Cruas. Epouse 1344 Hélise (Elips) Rogier de Beaufort
    • Maragde (Marguerite) de Poitiers (morte après 02/06/1380), épouse (c.m.) 14/05/1343 Guichard de Beaujeu, seigneur de Perreux (mort tué 19/09/1356 Poitiers) dont la postérité Beaujeu
    • Eléonore de Poitiers (morte ~1365), épouse Pierre de Bar, seigneur de Pierrepont, herr von Bettingen






Aymar V (Adhémar) «Le Gros» de Poitiers-Valentinois



  • Fils de Louis de POITIERS VALENTINOIS 1300-1345 et de Marguerite de VERGY, fille de Henri de VERGY et de Mahaut de TRIE
  • Né en 1326), mort 1374 (ou 1373), 8° comte de Valentinois et de Diois, Seigneur de Bouzols Servissac et de La Borie de Cordac-près-Bouzols, bienfaiteur de l’Abbaye de Cruas,
  • Né de Marie de Vergy et de Louis 1er de Poitiers-Valentinois, il avait épousé Alix Roger de Beaufort qui se fit connaître sous le sobriquet d’Alix la Major . Même si au printemps 1369 Aymar s’était fait remarquer en s’affrontant aux Bretons d’Olivier du Guesclin, il avait défié ceux-ci dans Taulignan, qui pendant quatre mois soutint victorieusement leur siège, sa nomination était politique. Le couple n’avait pas d’enfant. Et le nouveau Souverain pontife caressait l’espoir que les comtés de Diois et de Valentinois puissent revenir à l’Église. Aymar avait d’ailleurs fait un testament dans ce sens dès 1366. Mais Aymar changea d’avis le 9 février 1371 et testa en faveur de son cousin Louis II de Poitiers-Valentinois.
  • Il avait épousé, avec dispense papale du 11 décembre 1344, le 20 avril 1345, (Alix) Helis Rogier de Beaufort, fille de Guillaume II Rogier de Beaufort, baron de Beaufort, vicomte de Turenne, frère aîné du pape Clément VI (mort 1380), Seigneur de Rosiers d’Egletons (19), de Chambon et de Beaufort et  Marie de Chambon (1310-1343). Helis Rogier de Beaufort avait été mariée le 17 janvier 1343 avec Guillaume de La Tour d’Olliergues (mort 1349) fils de Bertrand III de La Tour d’Olliergues (né 1303) et d’ Isabeau de Lévis (morte 1361). Elle était la nièce du pape Clément VI et sœur du pape Grégoire XI. Elle était veuve de Guillaume II seigneur de la Tour d’Auvergne et vécut jusqu’en 1405 ou 1406.




Aymar de Poitiers-Valentinois (1322-1374 ou 1376), dit le Gros, comte du Valentinois et de Diois, seigneur de Taulignan, de Saint-Vallier, seigneur de Bouzols Servissac et de La Borie de Cordac-près-Bouzols et autres lieux, bienfaiteur de l’Abbaye de Cruas, gouverneur du Dauphiné de 1349 à 1355, il fut nommé, en 1372, Recteur du Comtat Venaissin, par son beau-frère Grégoire XI. Il lui fut adjoint Jean de Cheylar, prieur de Charraix, près de Langeac, dans l évêchéde Saint-Flour, comme Régent et Vice-recteur.

La tâche la plus importante du nouveau Recteur fut de régler un manquement à la fidélité de Guiraud VII de Simiane. Le 24 juillet 1371, le seigneur de Banon et de Caseneuve avait acheté pour 6 000 florins à Giraud Amic de Sabran, un parent de son épouse, les fiefs comtadins de Châteauneuf et de Jonquerettes mais avait oublié d en rendre hommage au pape. Ils lui furent confisqués par le Recteur. Guirau ne les récupéra que le 26 mars 1373 après hommage. Il faut dire qu à Châteauneuf les conditions d hommage entre suzerain et vassal étaient particulières. L allégeance devait avoir lieu chaque année, pour la fête des saints Pierre et Paul, ce qui était déjà exceptionnel. De plus c était le Recteur qui devait se rendre personnellement sur place, au nom du pape, pour recevoir l’hommage, condition rarissime. Le seigneur devait alors lui remettre, en signe de vassalité, une vache de couleur caille.

Son second acte notable fut d’être témoin et garant, avec cinq cardinaux, de l’hommage rendu à Grégoire XI pour la ville de Montélimar par Lambert d’Adhémar de Monteil, le 9 juillet 1372.

Avant d’être gouverneur du Dauphiné, il a été lieutenant du dernier Dauphin indépendant. Sa gestion en tant que gouverneur du Dauphiné, au moment de la cession du Faucigny au comte de Savoie (1355), semble ne pas avoir convenu au Dauphin Charles : il sera condamné à verser 1 000 marcs d’argent, commués en 15 000 florins d’or, qui ne seront payés que par son successeur au début du XVe siècle

Cherchant à conserver une indépendance relative entre le Saint-Empire et la couronne de France, il a obtenu de l’empereur Charles le titre (honorifique) de vicaire général de l’empereur au royaume d’Arles.

Il décéda soit en 1374, soit en 1376, et fut enterré à l’abbaye de Bonlieu, près de Marsanne, sépulture de la famille des Poitiers, comtes du Valentinois.

Il teste à Avignon le 9 février 1373, et meurt la même année. Il est enterré aux Cordeliers de Crest, sépulture de ses ancêtres.



Louis II de Poitiers comte de Valentinois de Diois



  • Neveu de Louis 1er de Poitiers, 9e et dernier comte indépendant de Valentinois de Diois et cousin Aymar VI
  • Né à Baix (07) en1354, mort à Baix (07) le 04/07/1419, fils de: Aymar VI Aymaret de Poitiers Valentinois (mort 1366) et de Guyotte Decan d’Uzès (1332-1399)
  • Relation avec Catherine N. dont descendance:
    • Guyotte de Poitiers Valentinois (1390-1450)
      • Avec Antoine Ier de La Baume Cornillan (mort 1433) fils de Pierre de La Baume Cornillan (mort 1430) et  Alasie de Burzet (morte 1430) dont Antoine de La Baume-Cornillan (1415-1500)
      • Mariée le 2 février 1414 avec Antoine du Puy Saint Martin d’Urre, seigneur de La Baume-Cornillane (mort 1463) fils de Pierre d’Urre (1380-1420) et  Alix de Villars
    • Catherine de Poitiers Valentinois Avec Guillaume de Vesc (1380) seigneur d’Espeluche, fils de Pierre de Vesc et  ? ?) dont Beatrix de Vesc et Talabart de Vesc
    • Lancelot de Poitiers Valentinois seigneur de Châteauneuf-de-Mazenc, marié en 1421 avec Dauphine Adhémar de Grignan, dame de Saint-Aubanet, fille de Guyot Adhémar de Grignan  et  Miracle de Combret de Broquiès dont François de Poitiers Valentinois

Avec Cécile Rogier de Beaufort fille de Guillaume III Rogier de Beaufort ( 1327-1395)  et  Alienor de Comminges (1329-1402) dont Louise de Poitiers Valentinois, mariée le 7 mars 1390 avec Humbert VII de Thoire et Villars (mort 1400 ) fils de Humbert VII de Thoire et Villars (1342-1423) et  Marie de Genève)

Il se remaria l’an 1417 avec Guillemette de Gruères, fille de Raoul comte de Gruères en Savoie, mais ce mariage fut stérile.

Désigné héritier des terres et du titre de comte de Valentinois et de Diois par son oncle Aymar le Gros en 1374, Louis de Poitiers, deuxième du nom, rend hommage au pape pour ses terres sous juridiction avignonnaise le 22 janvier 1375 après avoir solidifié ses acquis sur Châteauneuf-de-Mazenc, laissé en fief à sa tante la comtesse douairière Alix la Major. Il reçoit le 17 avril l’ hommage de ses vassaux à Crest et débrouille avec son gouverneur Eynier du Puy un conflit sur la succession de l’ un d eux, Amédée de Chabrillan.


Il faut attendre la fin de l’ année 1377 pour que Louis et le roi de France trouvent enfin un accord sur le dénombrement des terres du comté qui dépendent du royaume, notamment en Dauphiné et en Vivarais. (La baronnie de Clérieu posait aussi problème, étant tenue comme caution d’une dette de 17.500 florins d’Aymar le Gros envers le Dauphin : le roi l’a fait saisir, avec le péage du Gap, poussant Louis II à négocier;le Gap correspond vraisemblablement à un quartier de Vercheny, situé au pied du Barry, fortification comtale sur la route de Valence à Die) . Le comte de Valentinois enverra alors son écuyer Étienne Seytre rendre l’ hommage au roi de France pour ses terres en Dauphiné.

Cette lutte pour le pouvoir sur Montélimar, de 1374 à 1409, est l’ enjeu majeur du règne de Louis II sur le Valentinois.

Le conflit remonte à 1360, lorsqu à la mort de son oncle Gaucher, Hugues IV Adhémar seigneur de Monteil et de La Garde hérite de fiefs que les comtes de Valentinois considèrent comme rendables (c’est-à-dire non héritables en ligne directe). Hugues fait appel au pape (la co-seigneurie de Montélimar (Monteil Adhémar) est en effet sous juridiction avignonnaise et dépend donc des papes) qui se prononce le 24 février 1371 en faveur de son beau-frère (Grégoire XI (Pierre de Rogier de Beaufort) est le frère d’Alix, épouse d’Aymar le Gros). en lui reconnaissant les droits sur un quart de la ville de Montélimar et sur le château de Narbonne, qui la surplombe. Hugues Adhémar proteste et relance le procès.

À la mort d Aymar le Gros (1374), son successeur Louis II demande l’ hommage d Hugues Adhémar et, sur son refus, saisit le château d Ancône qu il donne en fief à son cousin le vicomte Elzéar d’Uzès. De mauvaise grâce, Hugues finit par reconnaître le 30 juin 1375 la suzeraineté de Louis II sur ses terres en comté de Valentinois, dont La Garde et sa co-seigneurie de Savasse, mais le procès relancé en 1371 reste pendant.

Louis II demande, sur une autre partie de la co-seigneurie de Montélimar, l’ hommage de Giraud XI Adhémar, seigneur de Grignan et d Aps. Avec l’ accord de Grégoire XI obtenu le 28 juin 1376, Giraud Adhémar s’ incline le 17 juillet suivant devant Louis II tout en lui demandant son assistance contre Louis d’ Anduze, seigneur de La Voulte, avec lequel il est en conflit successoral.

À la suite du départ du siège pontifical d’ Avignon vers Rome et en l’ absence d’ avancées significatives du procès de 1371 sur Montélimar, Louis II entend renforcer son emprise sur Montélimar. Il s’ empare fin 1377 du château d’ Hugues Adhémar qu’ il démantèle, utilisant les matériaux pour renforcer son château de Narbonne. Hugues demande alors l’ appui de Charles de Bouville, gouverneur du Dauphiné. Le 14 décembre 1377, présents aux États du Dauphiné à Grenoble, Louis et Charles de Poitiers se voient signifier par Bouville que désormais, Hugues et Giraud Adhémar sont sous la sauvegarde delphinale. Louis maintient cependant ses troupes à Montélimar.

Au même moment, l’ empereur Charles est en France. Il passe Noël à Saint-Denis puis rencontre son neveu Charles le Sage à Paris, où il confie le 7 janvier 1378 à son petit-neveu de 10 ans, le dauphin, le vicariat sur le royaume d’ Arles. La lieutenance de ce vicariat est rapidement confiée au gouverneur du Dauphiné, qui fait aussitôt figurer les armes de l’ Empire et du Dauphin sur les châteaux de Grignan et de La Garde.

Devant cette prise de positions, Louis II en appelle au pape pour la défense de Montélimar et s’ empare militairement de plusieurs châteaux d’ Hugues Adhémar en Valdaine. Apprenant la mort de Grégoire XI et la nomination d’ Urbain VI (Grégoire meurt le 27 mars, Urbain est élu le 8 avril et intronisé le 18 ), le gouverneur du Dauphiné convoque Louis à Grenoble par courrier (17 avril 1378) et envoie Hugues des Ores, commissaire et Jean d’ Acher, sergent d’ armes à Montélimar où ils sont reçus le 19 avril sous les quolibets et les insultes. Louis II arrive à Grenoble le 19 mai et proteste, mais rend quand même l’ hommage pour ses terres situées en Dauphiné.

Le 18 juin 1378, Avignon finit par réagir à la demande de protection de Louis en envoyant un vice-légat rappeler les droits pontificaux sur Montélimar. Hugues Adhémar de La Garde proteste et relance la procédure de 1371 dont l instruction, dans un contexte de conflit naissant entre Rome et Avignon ( Le retour su siège pontifical à Rome, associé au caractère tyrannique d’Urbain VI et aux prétentions politiques de Charles V, seront à l’origine du Grand Schisme d’Occident, consommé le 13 octobre 1378 avec l’élection au conclave de Fondi d’un autre pape, le franco-savoyard Clément VII, qui s’installe en Avignon), n’ est toujours pas jugée prioritaire : ce n’ est que le 10 mars 1382 que le pape Clément VII condamne Louis II à rendre à Hugues sa co-seigneurie sur un quart de Montélimar et ses châteaux saisis, contre l’ hommage du seigneur de La Garde au comte de Valentinois.

De son côté, Giraud Adhémar de Grignan rend hommage au comte Louis pour sa moitié de la co-seigneurie de Montélimar et ses châteaux du sud-ouest de la Valdaine le 19 mai 1379. Afin d éviter de nouveaux conflits, le pape échangera le 13 octobre 1383 cette portion de Montélimar contre Grillon.

À la mort d’ Hugues Adhémar de La Garde, son fils Lambert (v.1350-ap.1404) rend à Louis II l’ hommage pour ses possessions en terres comtales le 24 septembre 1389. Lambert fait son testament en défaveur de ses frères le 14 décembre 1404 et désigne son cousin Guyot Adhémar de Grignan, seigneur d’ Aps (ap. 1345 – 9 mai 1417), qui vend ses droits au comte de Valentinois le 30 août 1405.

Évidemment, un litige subsiste et Guyot Adhémar envoie les seigneurs de Grolée et d’Entremont avec leurs gens d’ armes savoyards prendre le château de Clansayes, (Clansayes est sous sauvegarde delphinale, mais ses habitants ont pris parti pour Guyot ; les deux seigneurs, l’un savoyard, l’autre à moitié dauphinois (Entremont) et à moitié savoyard (Montbel), se considèrent indépendants du Dauphiné et du Comtat) à partir duquel ils font des raids aux alentours de Montélimar. Toutes tentatives restées vaines, Louis II fait appel au gouverneur du Dauphiné et le 28 juillet, Guillaume de Layre donne l’ ordre d’ expulser les occupants de Clansayes, dont les habitants vont devoir traiter avec leur comte. Guyot Adhémar reste en retrait mais les seigneurs de Grolée et d ‘Entremont continuent à lutter contre le comte de Valentinois, qui en 1408 en appelle directementau roi. Charles le Fol envoie Jean d’ Hangest, Grand-maître des Arbalétriers, pour clore l’ affaire : Grolée négociera jusqu en 1409.

En 35 années de procédures et de combats, le comte Louis II de Poitiers aura à peine réussi à maintenir ses prétentions sur la co-seigneurie de Montélimar. L’ ensemble de cette co-seigneurie passera sous domination delphinale en 1447.


Une succession comtale complexe :

Louis a 20 ans en 1374 et semble mal armé pour résister à la pression familiale. En effet, l’ héritage d Aymar « le Gros » n’ est pas constitué que d’ un titre comtal et de terres, mais également de nombreux engagements financiers, notamment envers des membres de la famille des Poitiers.

Fille du comte Louis Ier, Marguerite avait épousé en 1343 Guichard de Beaujeu. Sa dot lui a été remise de 1350 à 1356 et on pouvait considérer que l’ affaire était close, mais son fils Edouard II de Beaujeu réclame dès 1374 des droits sur le comté. Louis II finira par transiger et concédera des compensations financières à Edouard le 24 mars 1378 puis le 6 juin 1380. Une autre fille de Louis Ier réclame le solde du versement de sa dot depuis son mariage avec Louis de Montfaucon , qui lui sera enfin acquittée par Louis II le 26 janvier 1384.

Filles de l’ oncle Amédée, Antonie de Seyssel et Marguerite de Bressieu réclament chacune une moitié de la succession. Les procès durent mais finissent par aboutir : Antonie obtiendra une compensation financière le 22 avril 1380 et les filles de Marguerite, Alix et Béatrix, obtiendront également des indemnités le 28 octobre 1402.

Fort du legs de son frère Henri, l’ oncle Charles revendique le comté et s élève contre son transfert à Louis II. Une première négociation se conclut en Avignon où le pape Grégoire XI (beau-frère de Charles et oncle de Louis) a convoqué les antagonistes en juillet 1374 et le 10 août, Charles reconnaît Louis comme comte à condition de conserver ses territoires (Saint-Vallier, notamment) et de percevoir une somme importante en échange de la baronnie de Clérieux, une fois que Charles l’ aura récupérée sur Édouard de Beaujeu qui la tient de sa mère Marguerite de Poitiers. Le 13 septembre à Crest, Charles rend l’ hommage à Louis II, mais reprend bientôt les hostilités : sur une nouvelle intervention du pape Grégoire, il obtient en 1376 l’ usufruit de Clérieux. C’ est ensuite vers la fin de l’ année 1391 que Charles, informé de l’ intention qu’ a Louis de céder le comté à la couronne, fait part de nouvelles prétentions sur le château de Chantemerle et sur la baronnie de Clérieux. Une fois encore, le litige s’ éternise et se solde enfin le 19 juin 1404 lorsque Louis cède l’ intégralité de la baronnie de Clérieux et quelques terres en rive droite du Rhône, puis ses terres en Vivarais (sauf Baix), y compris ses droits sur la baronnie de Chalencon dont Alix reste usufruitière. Charles de Poitiers meurt en 1410, âgé de 80 ans, ayant testé le 18 mars 1409 au bénéfice de son aîné, Louis.


La comtesse, le vicomte et le bâtard :

La tante Alix, la comtesse Major, a également des vues sur l’ héritage de Louis. Profitant des revendications du vicomte de Turenne sur les terres provençales de Guillaume III en 1389, elle prend parti contre ses neveux, le comte de Valentinois et l évêque de Valence et confie à son demi-frère Tristan le Bâtard le soin d affirmer militairement ses prérogatives sur les châteaux de Mazenc, Savasse et sur le péage de Leyne.

À l’ occasion d’ un passage par le Dauphiné en octobre 1389, le roi désigne le comte d’Armagnac pour contenir Turenne et, à la demande du comte Louis, faire pression sur Alix. Cette pression est assez forte pour qu’ Alix consente à s’ accorder avec son neveu Louis lors de la trêve de Mende : elle recouvre ses châteaux en Vivarais et reconnaît l’ autorité de Louis II sur les prises de Tristan le Bâtard en rive gauche du Rhône.

Il ne faut que peu de temps après la mort de Jean d ‘Armagnac en Italie pour que Turenne reprenne les hostilités, profitant du retour des armées démobilisées. Le 14 mars, le roi nomme des commissaires pour ramener la paix et, sur intervention du gouverneur du Dauphiné, un traité est signé à Saint-Rémy le 5 mai 1392 : Alix la Major est censée récupérer ses biens. Mais Jacques de Montmaur a pris soin de placer les châteaux de Mazenc, Savasse et Leyne sous l’ autorité d un capitaine, Dorète, pensant assurer ainsi la paix entre le comte de Valentinois et la comtesse Major.

Bien évidemment, celle-ci n en est pas satisfaite et fait déposer Dorète par son allié habituel, Tristan le Bâtard, lequel reprend ses guerres privées contre les comtés de Valentinois et de Valence. Une première négociation échoue en mars 1394. Le pape, concerné, envoie le recteur du Comtat avec ses troupes, épaulées par le lieutenant du Valentinois : Savasse est assiégé et pris le 9 juin 1394, la tour du péage de Leyne est démolie le 11 juin et le 20 commence le siège du château de Mazenc. Malgré une résistance acharnée du lieutenant de Tristan, Louis Mars de Tournemine, et grâce à l’ intervention de Jacques de Montmaur, Châteauneuf-de-Mazenc se rend le 9 novembre. Cette fois-ci, le gouverneur du Dauphiné confie Châteauneuf à un damoiseau, Guillaume d’Hostun.

Cette série de sièges et l’ intervention concertée d Avignon et du Dauphiné sur les terres de Valentinois semblent avoir porté leurs fruits : Alix la Major et les Beaufort n’ interviendront plus directement dans les affaires de Louis II.

En marge des aventures de Turenne en Valentinois, le comte Louis a dû faire face à d’ autres ennuis légués par son prédécesseur : en 1389, François de Beaumont et son fils Humbert réclament une vieille dette concernant la vente d’ Autichamp et du château de Rochefort à Aymar le Gros. Le ton monte et, depuis son château de Pellafol, Humbert de Beaumont attaque sans distinction des possessions du Valentinois et des évêques de Valence et de Die. Louis II semble négocier seul le traité du 25 janvier 1392 par lequel Humbert abandonne toute velléité. François et Polie de Beaumont, en revanche, poursuivent le conflit par le biais des tribunaux : divers actes, entre 1402 et 1409, montrent les difficultés de Louis II à leur payer les 1200 florins qu ils réclament.


Une époque trouble


L’ époque de Louis II de Poitiers est marquée par la Guerre de Cent Ans (1337-1453), le début du schisme d’Occident, l’ aventure des Anjou en Provence et, plus particulièrement, par les bandes armées démobilisées qui ravagent les campagnes entre deux conflits. Ces bandes, les Grandes Compagnies, vont faire de fréquents allers et retours par le couloir rhodanien et concernent directement le comte de Valentinois dont les terres sont principalement situées en moyenne vallée du Rhône.

Dans le cadre du conflit franco-anglais, Louis de Poitiers combat quelque temps sous les ordres du duc de Bourgogne au second semestre 1380. Il assiste sans doute au sacre de Charles VI à Reims le 4 novembre et revient dans son comté début 1381, où il reçoit l’ hommage de ses vassaux puis rend hommage au gouverneur du Dauphiné pour le compte du nouveau roi le 8 juin 1381.

Une compagnie d’ Anglais se rend maître du château de Soyons en 1381 : Louis fait élever et réparer les fortifications de Crest, tant pour se protéger de cette bande que pour adapter ses défenses à l usage, en plein développement, de l’ artillerie dans les conflits.

En 1383, répondant à l’ appel du duc d’ Anjou, le comte de Valentinois prend part aux opérations contre l’ Union d’Aix, sans toutefois le suivre en Italie : il signe un acte à Upie le 29 février 1384. Il sera également présent aux États de Dauphiné du 20 mai 1386 à Romans, où Enguerrand d’ Eudin, nouveau gouverneur de Dauphiné, siège aux côtés de Philippe le Hardi venu appeler à la conquête de l’ Angleterre.

On le retrouve aux États à Vienne le 5 mars 1388, où il s’ engage à prendre sa part de la défense du Dauphiné contre les Grandes compagnies en fournissant 20 des 400 lances et 10 des 200 arbalétriers : il est vrai qu’ il est directement concerné. Cette protection semble temporairement efficace.

Le roi Charles le Fol part de Lyon en octobre 1389 pour aller en Avignon préparer avec Clément VII une offensive contre Urbain VI. Celle-ci se solde par un échec et les armées royales du comte d’Armagnac, de retour d Italie au second semestre 1391, se transforment en bandes armées qui s installent dans le Sisteronais, le Gapençais, le Diois et sur les terres comtales où ils prennent La Vache, Fiancey et le château de Pellafol. Une autre bande, rescapée d’ Italie sous les ordres d’ Amaury de Sévérac, passera les Alpes la même année et aura la chance de rançonner directement le comte de Valentinois, le prince d Orange et l’ évêque de Valence et de Die, pris par surprise. Le comte de Valentinois désigne Guillaume, bâtard de Poitiers comme lieutenant pour pacifier ses terres ; celui-ci négocie avec Eygluy et s’ arrange avec Humbert de Beaumont pour reprendre Pellafol. En revanche, le Bâtard de Bertusan tient toujours La Vache et Fiancey qu il ne libérera qu ‘ après avoir été payé.

Ces tentatives de pacification ne sont pas suffisantes et le 20 juillet 1396, une partie des villes rhodaniennes du comte Louis envoient, avec Valence, des députés à Paris demander la protection delphinale : ils sont très bien reçus et ce résultat est ratifié par les bourgeois de Valence malgré l’ opposition du comte-évêque de Valence.

Fin 1410 réapparaît la bande de routiers de Jean de Broquiers, qui s’ était fait remarquer à Clansayes trois ans plus tôt : de retour du siège d’ Avignon, ce capitaine tente de repasser le Rhône en remontant vers le nord. Louis II charge son fils bâtard Lancelot de rassembler des nobles et gens d’ armes pour s’ y opposer, mais il lui faudra l’ aide du bailli des Baronnies, Guigue de Sassenage dépêché le 16 décembre par le gouverneur Régnier Pot pour y parvenir.

Une vente à crédit :

C est avec Jacques de Montmaur, gouverneur du Dauphiné (1391-1399 puis 1406) qu’ est évoquée pour la première fois la vente du comté de Valentinois et de Diois à la France. Accablé de dettes et d’ ennuis familiaux, le comte Louis déclare le 30 novembre 1391 vouloir léguer ses États au roi de France, sous réserve que ce dernier le laisse en jouir en paix jusqu à sa mort. Louis II devenant insistant, le roi le met sous sa protection par ordre donné au gouverneur le 9 décembre 1393, tout en usant de son pouvoir de vicaire impérial pour prendre la main sur la haute justice dès 1394.

L’ intervention de l’ évêque Jean de Poitiers en 1396 permet de ralentir encore les négociations et rapproche Louis II du pape avignonnais Benoît XIII (avec lequel l évêque subira 7 mois de siège en Avignon, jusqu à septembre 1401). En réaction, le 16 octobre 1400, le roi demande à son nouveau gouverneur de saisir les châteaux de Mazenc et de Leyne qui devaient revenir à Louis II à la mort de sa tante la comtesse Major. Un nouveau pas est franchi le 31 août 1402, lorsque sur ordre du duc de Bourgogne, le gouverneur Boucicaut saisit les possessions comtales en Dauphiné et y installe des garnisons. Le roi espère ainsi récupérer le comté au plus tôt.

Ayant déjà vendu de nombreuses terres pour combler ce manque de revenus, le comte de Valentinois n’ a d’ autre choix que se rapprocher à nouveau de la couronne de France. Il renouvelle son offre, moyennant 100.000 écus afin de régler ses dettes. En novembre 1404, le roi tente de lever un impôt en Dauphiné pour réunir la somme, sans succès et Louis II est obligé d’ accorder un sursis à ce paiement, renouvelé le 2 août 1406. Les États du Dauphiné finissent par accorder une partie de la somme en décembre 1407.


Pour le solde, Louis II doit encore attendre. Le 19 avril 1410, Louis, duc de Guyenne, accompagné par Jean de Poitiers, entre en possession du Dauphiné et promet le versement des 70.000 écus restants. Mais les caisses sont vides et le roi envoie Jacques Gélu faire patienter le comte : une nouvelle prorogation du versement est accordée pour le 10 avril 1411, puis pour 1412, puis pour 1413. Devenu quelque peu impatient, Louis II commence à revenir sur l’ accord de 1404 ; aussitôt, le roi puis le dauphin ratifient le traité de cession, poussés par Jean de Poitiers.
De guerre lasse, malgré les incessants retards de paiement et usé par ses démêlés familiaux, Louis II comte de Valentinois et de Diois confirme le 19 juillet 1417 l’accord de 1404 devant le représentant du roi, Guillaume Saignet, sénéchal de Beaucaire, avec une clause pour doter son bâtard Lancelot de Châteauneuf-de-Mazenc, l’intégration de ses États au Dauphiné et l’ obligation de perpétuer les poursuites contre Jean et Louis de Poitiers de Saint-Vallier. Louis II meurt moins de deux ans plus tard.


L affaire de Grâne :


Louis de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier, déclare peu après le décès de son père Charles vouloir revenir sur le traité de 1404, par lequel Louis II s’ engageait à céder son comté au roi-dauphin de France. Très vite, le roi de France (31 décembre 1412) et le Dauphin (28 janvier 1413) ratifient le traité de cession du comté. Son frère Jean, qui en tant qu évêque de Valence avait servi de négociateur entre Louis II et le roi-dauphin Charles le Fol, soutient ouvertement la cause des Saint-Vallier, surtout après avoir été nommé recteur du Comtat Venaissin par le pape Alexandre V.


Le conflit est soumis le 22 mars 1416 à l’arbitrage de François de Conzié, archevêque de Narbonne (il a été évêque de Grenoble de 1380 à 1388), qui temporise.

Dans ces conditions, Louis et Jean de Poitiers-Saint-Vallier décident de forcer les choses : reçu le 2 août 1416 par son comte de cousin en visite inopinée au château de Grâne, Louis de Saint-Vallier y introduit discrètement son évêque de frère avec une vingtaine d hommes d’ armes qui se rendent maîtres du château. Lancelots et ses trois petites sœurs, enfants illégitimes de Louis II, sont maîtrisés et le comte est emprisonné, assez durement pour qu’ il signe sur son honneur le 17 août un engagement de sa succession en faveur des Saint-Vallier. Il est relâché au matin du 18.

Cependant, cette séquestration est rapidement connue. Dès le 4 août, le Conseil delphinal qui siège à Grenoble en est informé et, en l’ absence du gouverneur Henri le Roux, envoie deux délégués à Crest : Aubert Faure, trésorier général et Jacques de Saint-Germain, avocat fiscal et procureur général, commencent leur enquête le 7 août. Quelques vassaux du comte arrivent à le voir dans sa geôle et le 16 août, les seigneurs de La Roche et de Montlaur en appellent à Barthélémy La Vernade, lieutenant du sénéchal de Beaucaire, auprès de qui le comte Louis se tournera également dès sa libération.

Bien qu obtenue sous la contrainte, la promesse donnée par Louis II à ses cousins engage son honneur. Le comte convoque ses vassaux à Saint-Sauveur de Crest le 28 août pour leur demander de prêter serment sur cet engagement : ils refusent, par loyauté. Louis II demande alors à être délié de son serment au concile de Constance, qui en réponse missionne le 16 avril 1417 l’ official de Viviers pour enquêter. Sans doute rasséréné, le comte Louis II confirme le 19 juillet 1417 l’accord de 1404 devant le représentant du roi, Guillaume Ségnier, sénéchal de Beaucaire ; le roi s’engage en contrepartie à poursuivre Jean et Louis de Poitiers-Saint-Vallier.

De l official de Viviers, l’ affaire passe entre les mains du cardinal Othon Colonna qui, ayant d’ autres préoccupations plus pressantes, fait nommer à sa place un archevêque qui connaît bien ce dossier, Conzié. Le 11 novembre 1417, le concile de Constance élit un nouveau pape : Othon Colonna prend le nom de Martin V. Aussitôt, Louis II de Poitiers lui adresse une requête en annulation de serment et une plainte contre l évêque de Valence et de Die, Jean de Poitiers.

Si d un côté Martin V renouvelle le 11 janvier 1418 Jean de Poitiers dans ses fonctions de recteur, il commande néanmoins à Conzié de finir son enquête (23 avril) et reconnaît, le 26 septembre 1418, la nullité du serment de Grâne.


Les derniers jours :

Atteint, semble-t-il, par la dureté de son emprisonnement, le comte Louis II de Poitiers teste le 22 juin 1419 dans son château de Baix en Vivarais. Il fait de nombreuses dotations, notamment aux congrégations religieuses de son comté, et lègue de quoi terminer la voûte de l église de Crest dans laquelle il désire être inhumé. Ses enfants légitimes, légitimés et illégitimes ne sont pas oubliés. Il réitère enfin l’ accord de 1417 : en l absence d héritier mâle, le comté ira au dauphin Charles VII sous réserve d un versement de 50.000 écus d or et de la poursuite du procès contre Louis et Jean de Poitiers ; en l’ absence de conclusion à ces réserves le comté ira au duc de Savoie, aux mêmes conditions, enfin à l Église par défaut.

Louis II de Poitiers, dernier comte autonome de Valentinois, meurt à Baix le 4 juillet 1419. Conformément à son souhait, il a été inhumé à l église des Cordeliers de Crest.

En l’ absence de paiement de la part de Charles VII, le duc de Savoie va s’ emparer du comté de Valentinois et de Diois, qui ne sera effectivement intégré au Dauphiné qu’ en 1455 (Traité de Paris).

Ce dernier, ayant réglé le passif, s’appropria Diois et Valentinois pendant 25 ans.

Le Dauphin Louis récupéra ces terres par le traité du 13/04/1445 contre 54.000 écus d’or et la remise de l’hommage pour Faucigny.

Louis XII donne 08/1498 ces 2 comtés érigés en duchés (10/1498) à César Borgia, Bâtard du Pape Alexandre VI qu’il marie à sa cousine Charlotte d’Albret et qu’il adopte même aux nom et armes de France (05/1499). César (mort12/05/1507), Louise, sa fille unique veuve sans enfants de Louis II, seigneur de La Trémoïlle, se remarie avec Philippe de Bourbon-Busset qui prétend alors au duché de Valentinois. Mais son fils Claude, comte de Busset, renonce à son droits par transaction 1573 moyennant 40.000 francs effectivement réglés.

Henri II donne en 1548 le titre de duchesse de Valentinois avec l’usufruit de ce duché à Diane de Poitiers, sa favorite, issue de la branche de Saint-Vallier et veuve de Louis de Brézé, comte de Maulévrier. Diane (morte 26/04/1566).

Louis XIII, en dédommagement, cède le Valentinois érigé en pairie (05/1642) à Honoré de Grimaldi, protégé de la France et dépossédé à Naples et dans le Milanais.

La Pairie fut renouvelée 12/1715 en faveur de Jacques-François Léonor Goyon de Matignon, comte de Thorigny, époux de Louise-Hippolyte, fille aînée du dernier Prince de Monaco.



Sources :


  • Dictionnaire biographique et biblio iconographique de la Drôme de Brun-Durand
  • http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Poitiers-Valentinois.pdf
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Poitiers-Valentinois
  • http://thierryhelene.bianco.free.fr/drupal/?q=node/152
  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57444984/55.item.r=regeste+Dauphinois+ulysse+chevalier.langFR
  • https://gw.geneanet.org/lu777?lang=fr&pz=marie+eve&nz=dhuicque&m=N&v=de+poitiers+valentinois
  • https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Ffmg.ac%2FProjects%2FMedLands%2Fprovvaldi.htm%23_Toc28766347#federation=archive.wikiwix.com&tab=url